AFP : L’hebdomadaire allemand Bild am Sonntag a appelé dimanche à la libération de deux de ses journalistes détenus depuis six semaines en Iran où les autorités les accusent d’espionnage.
Le journal s’était jusqu’à présent refusé de confirmer que le journaliste et le photographe, arrêtés alors qu’ils interviewaient le fils d’une Iranienne condamnée à mort par lapidation, travaillaient pour sa rédaction.
« Nous avons longtemps espéré qu’un travail silencieux de diplomatie permettrait la rapide libération de nos deux collègues », a expliqué le rédacteur en chef du journal Walter Mayer dans un commentaire publié en première page.
L’hebdomadaire, qui publie les photos des deux hommes mais qui ne donne pas leurs noms, a indiqué s’être décidé à faire campagne publiquement pour leur libération après qu’ils aient été accusés d’espionnage et exhibés à la télévision iranienne.
Bild am Sonntag a reconnu que les deux journalistes n’avaient pas de visas de presse pour se rendre à Tabriz (nord-ouest de l’Iran) pour interviewer le fils de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée à mort dans une affaire d’adultères et de meurtre, et son avocat.
Mais les accuser d’espionnage « est absurde », a ajouté le journal.
« Les autorités iraniennes savent parfaitement bien qu’il s’agit de journalistes et de rien d’autre », a ajouté le journal.
L’hebdomadaire, qui a également appelé à la libération du fils de Sakineh Mohammadi-Ashtiani et de son avocat, a fait valoir que ses deux journalistes n’avaient toujours pas d’avocat et que des diplomates allemands n’avaient pu les voir que très brièvement en prison.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui a déjà appelé à la libération des deux Allemands, a annoncé vendredi qu’il enverrait, en début de semaine, son représentant spécial pour le Proche-Orient Andreas Michaelis à Téhéran pour obtenir leur libération.
« Ces Allemands sont entrés en Iran en se présentant comme des touristes, mais leur activité dans le pays montre qu’ils sont venus pour des activités d’espionnage », a affirmé la semaine dernière Malek Ajdar Sharifi, chef de l’autorité judiciaire de Tabriz.
La condamnation à mort de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, dans une affaire datant de 2006 mais révélée en juillet, a suscité une intense émotion en Occident malgré les assurances de Téhéran que la sentence avait été « suspendue » et était en cours de révision.