Reuters, 6 novembre – Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a demandé à la Chine d’aider Washington à faire pression sur Téhéran dans la crise du nucléaire iranien.
« Il n’est dans l’intérêt de personne, y compris la Chine, d’avoir un Iran comme force déstabilisatrice de la région », a déclaré le chef du Pentagone lors d’une visite de la Cité interdite à Pékin.
« Pour quiconque est concerné par la sécurité énergétique à long terme, un Golfe persique, un Moyen-Orient stable est une très haute priorité », a ajouté Robert Gates.
Le responsable américain a précisé qu’il s’était entretenu de ce dossier lundi avec son homologue chinois Cao Gangchuan et des responsables du ministère des Affaires étrangères.
La question n’a pas été abordée mardi lors de sa rencontre avec le président Hu Jintao tout entière consacrée aux relations militaires.
Alors que Washington mène campagne pour un nouveau train de sanctions contre l’Iran, qu’il accuse de chercher à se doter de l’arme atomique, la Chine privilégie toujours la discussion.
DISCUSSIONS « FRANCHES ET AMICALES »
Gates a également espéré que ses entretiens en Chine conduiraient à un dialogue soutenu avec Pékin sur les questions de transparence en matière de défense et les inquiétudes suscitées à Washington par la montée en puissance militaire chinoise.
« Il y a à l’évidence des terrains d’accord et des terrains de désaccord et nous sommes convenus que discuter des deux était bon pour les relations », a déclaré le chef du Pentagone au président Hu au début de leur rencontre.
Lundi, Gates et ses interlocuteurs de la défense ont décidé d’établir un « téléphone rouge » militaire, mais ils n’ont pu se mettre d’accord sur plusieurs points comme les essais de missiles antimissiles ou l’objectif de la rapide modernisation des forces armées chinoises.
Hu et Gates ont qualifié les discussions de lundi de « franches » et « amicales » en dépit des interrogations des Américains sur l’augmentation de 17,8% cette année du budget militaire de la Chine, qui s’élève à 45 milliards de dollars.
Gates a estimé que son homologue Gao Gangchuan n’avait pas donné d’explication satisfaisante aux raisons pour lesquelles Pékin a abattu en janvier l’un de ses propres satellites avec un missile sol-air, une opération qui a soulevé le spectre d’une course aux armes spatiales. La Chine assure que ses programmes spatiaux ont des objectifs totalement pacifiques.
Le secrétaire américain à la Défense a réaffirmé la position américaine sur Taiwan, en se disant opposé à toute initiative, par l’une ou l’autre partie, visant à modifier l’actuel statu quo. Le parti au pouvoir sur l’île nationaliste, considérée comme une province sécessionniste par Pékin, évoque un référendum sur l’adhésion de Taiwan aux Nations unies, ce qui « préoccupe » la Chine, selon Gates.