Life in IranLa vie en IranMossadegh: "homme de l'année 1951"

Mossadegh: « homme de l’année 1951 »

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  Mohammad Mossadegh, né le 16 juin 1882 à Téhéran et décédé le 5 mars 1967 à Ahmadabad, fut un homme d’État iranien, Premier ministre d’Iran par deux fois, de 1951 à 1952, puis de 1952 à 1953.

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Connu pour avoir nationalisé l’industrie pétrolière iranienne en 1951, il reste, dans de nombreux pays, une figure du nationalisme.

Né à Téhéran en 1882, fils de Mirza Hedayat Ashtiani, haut fonctionnaire au ministère des finances de Nasserdin Chah, et de Malek Taj Firuz Najm os-Saltaneh, princesse Qajar nièce d’Abbas Mirza, il perd son père à l’âge de dix ans et sera élevé par sa mère qui lui inculquera dès son plus jeune âge la notion de conscience sociale. Il épouse en 1903 Zia os-Saltaneh qui lui donnera cinq enfants : deux fils – Ahmad et Gholamhossein – et trois filles – Zia Ashraf, Mansoureh et Khadijeh.

Il est nommé dès l’âge de quinze ans inspecteur des finances de la province du Khorassan. Le Chah, satisfait de son honnêteté, lui accordera le titre de « Mossadegh os-Saltaneh » (Celui dont l’honnêteté a été constatée).

À la suite de la révolution constitutionnelle, il est élu représentant d’Ispahan à la première assemblée du Parlement nouvellement créé mais refuse de siéger car il se considère comme trop jeune.

Il démissionne en 1909 de son poste d’inspecteur des finances afin de poursuivre ses études et se rend en France pour étudier à l’École libre des sciences politiques. Il se rend ensuite en Suisse, où il poursuit des études de droit à l’université de Neuchâtel. Devenu docteur en droit, il revient en Iran en 1914 pour y occuper plusieurs fonctions administratives. Il accèdera en 1920 à la fonction de gouverneur de la province du Fars.

Opposé au couronnement de Reza Chah, son argument était le suivant : « Reza Shah gouverne très bien le pays et il faut qu’il continue à le faire. Pour cela, il doit rester Premier ministre. S’il devient Roi, soit il respecte le principe de monarchie démocratique, constitutionnelle, et il ne doit pas gouverner, et cela serait dommage. En revanche, s’il se décide à gouverner en tant que Roi, il deviendra par définition un dictateur, et nous ne nous sommes pas battus en faveur de la démocratie pour avoir encore une fois un Roi dictateur. »

Il s’écarte de la vie politique jusqu’à l’éviction de Reza Shah en 1941 au profit de son fils Mohammad Reza Chah. Il revient alors à la vie politique et sera successivement ministre des finances, gouverneur de la province d’Azerbaïdjan, ministre des affaires étrangères et premier ministre. C’est alors qu’il joue un rôle crucial dans la nationalisation de l’industrie pétrolière en Iran.

Renversé par un coup d’État fomenté par la CIA en 1953 à la suite de l’opération Ajax et condamné à trois ans d’emprisonnement, il sera ensuite assigné à résidence dans son village ancestral d’Ahmadabad où il décédera en 1967. Les autorités, refusant d’exaucer ses dernières volontés, n’autoriseront pas son inhumation près de la tombe des martyrs du 30 Tir et il sera enterré sous la salle à manger de sa propriété familiale.

Les débuts

Mohammad Mossadegh est nommé vice-ministre des finances en 1917. Élu en 1925 à la cinquième assemblée du Parlement iranien, il s’oppose à la nomination du Premier ministre, Reza Khan en tant que nouveau monarque d’Iran. L’assemblée légitimise cependant la création de la nouvelle dynastie Pahlavi (115 votes pour, 5 contre, 30 abstentions). Reza Khan, devenu Reza Chah Pahlavi, le contraint alors à s’éloigner de la vie politique, notamment en empêchant sa réélection à la septième assemblée et en le faisant arrêter par deux fois et exiler dans son village d’Ahmadabad.

Le retour

En 1942, à la suite de l’avènement du nouveau roi, Mohammad Reza Chah Pahlavi, Mossadegh revient à la politique en siégeant de nouveau au Parlement iranien dans les rangs des nationalistes. Le nationalisme est de retour en Iran à cette époque, alors que l’influence des puissances étrangères, notamment celle du Royaume-Uni, est à son apogée.

Nationalisation du pétrole Iranien

Le pétrole, dont l’Iran était le plus ancien et principal producteur au Moyen-Orient, échappe à l’emprise du gouvernement qui ne perçoit que des redevances octroyées par la toute-puissante Anglo-Iranian Oil Company (AIOC), devenue alors propriété de l’Amirauté britannique. De plus, durant la Seconde Guerre mondiale, les Alliés occupent l’Iran pour ravitailler le front russe en humiliant la population locale. Ils utilisent pour ce faire le chemin de fer trans-iranien. Fait qui alimente les polémiques, Mossadegh allant jusqu’à accuser Reza Chah de l’avoir fait construire afin de permettre aux Anglais d’envahir plus facilement le pays ! La réaction populaire à ces interventions étrangères porte Mohammad Mossadegh, chef du parti « Jebhe-ye Melli » (Front national) au pouvoir.

 
Après avoir nationalisé l’Anglo-Iranian Oil Company, Mossadegh est élu Premier ministre le 29 avril 1951 avec l’appui des factions religieuses (conduites par l’ayatollah Abou al-Qassem Kachani).

Il entreprend alors une politique anti-britannique : Fermeture des consulats, expulsion du personnel britannique de la compagnie pétrolière. La Grande-Bretagne porte plainte devant la Cour internationale de justice, mais est déboutée le 22 juillet 1952.

Mossadegh rencontre de nombreuses personnalités politiques américaines à l’occasion d’un voyage aux États-Unis du 6 octobre au 18 novembre 1951. L’hebdomadaire américain Time Magazine lui décerne le titre d’ « homme de l’année 1951 ».

En juillet 1952, un conflit constitutionnel avec le Chah provoque la démission de Mossadegh : le Chah refuse en effet d’accorder le contrôle de l’armée au gouvernement. Mossadegh démissionne le 16 juillet et le Chah le remplace par Ghavam os-Saltaneh. La foule descend alors dans la rue pour exiger le retour de Mossadegh. Le Chah cède après trois jours d’émeutes et le renomme Premier ministre le 20 juillet. Il prépare alors un référendum en vue de la réforme électorale.

Tentative de coup d’État et fuite du Chah

Soldats encerclant le parlement à Téhéran, le 19 août 1953.Les membres du parti de Mossadegh ayant été élus au Parlement étaient payés par le gouvernement Britannique pour voter contre les intérêts du parti[réf. nécessaire]. Apprenant cela, Mossadegh cherche à dissoudre le Parlement et organise le 3 août 1953 un référendum dans ce sens en faisant disposer les urnes du « oui » et du « non » à plusieurs mètres l’une de l’autre, procédé qui ajouta de l’eau au moulin des ennemis du Front national et devait permettre au Chah de changer le gouvernement. La dissolution du Parlement sera votée par le peuple en grande majorité.

Le 15 août 1953, le Chah, convaincu du soutien des Américains, signe un décret impérial de renvoi de Mossadegh et le remplace par le Général Zahedi. Le décret est porté à Mossadegh par le commandant de la garde impériale, que Mossadegh fait immédiatement arrêter, décret d’ailleurs illégal faute d’accord préalable du Parlement. Le Chah, croyant avoir échoué, s’enfuit alors à l’étranger.

L’opération AJAX

Cette opération (nom officiel TP-AJAX), est une opération secrète menée par le Royaume-Uni et les États-Unis, exécutée par la CIA. Le but de cette opération est de replacer le Chah sur le trône par un coup d’État, ceci afin de préserver les intérêts occidentaux dans l’exploitation des gisements pétrolifères iraniens, une « action [justifiée] par les contingences de la guerre froide et la peur que les Soviétiques envahissent et prennent le pouvoir à Téhéran si Londres envoyait ses navires de guerre ». Durant l’administration du président Bill Clinton en 2000, à la suite d’un rapport publié, la secrétaire d’État Madeleine Albright a reconnu officiellement le rôle des États-Unis dans l’organisation et le soutien financier du coup d’État de 1953.

Dans le cadre de cette opération, la publication par la presse de copies du décret impérial déstabilise le régime de Mossadegh. Des émeutes sont provoquées et renforcées par la participation d’agents provocateurs financés par la CIA et ayant infiltré les rangs du parti Tudeh.

Les États-Unis replacent le Chah sur le trône

Le 18 août, une nouvelle tentative est lancée et le Général Zahedi devient premier ministre en faisant arrêter Mossadegh et ses partisans. L’opération Ajax a réussi et le Chah – réfugié à Rome – peut rentrer au pays quelques jours plus tard.

Condamnation et assignation à résidence

Mossadegh est condamné à trois années de prison, à l’issue desquelles il sera assigné à résidence dans son village d’Ahmadabad sous la surveillance de la SAVAK (police secrète du Chah). Il y restera jusqu’à sa mort, en mars 1967.

La destitution de Mossadegh permet l’arrivée des Américains dans le grand jeu pétrolier du pays. Ainsi, en 1954, un consortium international composé principalement de compagnies britanniques et américaines et secondairement françaises et hollandaises, est créé pour gérer la production pétrolière de l’Iran.

 

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