Sunday Telegraph, 6 novembre De notre envoyé spécial à Washington, Philip Sherwell Daprès des agents des services de renseignements, environ 25 chefs dAl Qaïda, y compris trois fils dOussama Ben Laden, organisent actuellement des opérations terroristes à partir de leur refuge en Iran, plutôt que de se soumettre à leur assignation à résidence comme le prétend le régime de Téhéran.
Cette révélation survient alors que le Général James Dutton, commandant des forces britanniques dans le sud-est de lIrak, a répété vendredi que la technologie pour de nouvelles bombes rebelles mortelles partait dIran pour traverser tout le pays.
Un « agent occidental très haut placé des services secrets » a déclaré au magazine Cicero que des responsables d Al Qaïda ont traversé la frontière iranienne pour fuir lAfghanistan après la chute du régime taliban fin 2001 et que les gardiens de la révolution leur ont fourni une cachette sûre ainsi quun soutien logistique et des équipements.
Cicero est une publication dinvestigation allemande réputée pour ses contacts importants avec les services de renseignements.
LIran a déclaré que les leaders d Al Qaïda ont été assignés à résidence après quils aient traversé la frontière, et quils seraient jugés. Mais il ny a eu aucune action en justice et Téhéran a de plus ignoré les requêtes daccès aux hommes recherchés par lArabie Saoudite et lOccident.
Des sources des services de renseignements des Etats-Unis ont déclaré au Sunday Telegraph que le groupe vivait dans un endroit clos dans lest de lIran et gardé par des gardes du corps d Al Qaïda. Des rumeurs répétées mais impossibles à confirmer disent que Ben Laden et son collaborateur, Ayman al-Zawahiri, seraient cachés près de la frontière entre lAfghanistan et lIran, et non à la frontière afghano-pakistanaise.
Les 25 membres de la hiérarchie d Al Qaïda soutenue par lIran compteraient parmi eux le fils aîné de Ben Laden, Saad, souvent mentionné comme le successeur de son père, ainsi que ses frères Mohammed et Othman, le commandant en chef Saif al-Adel, qui est le numéro trois de la structure militaire du réseau, et enfin un porte-parole, Sulaiman abu Ghaith.
Daprès Cicero, les services de renseignements saoudiens ont enregistré une conversation téléphonique dal-Adel en Iran en mai 2003 où il a donné des ordres pour les attentats de Riyad qui ont tué 30 personnes dont des Américains, ce qui laisse à penser limplication continue de ces hommes dans des actes de terrorisme.
En septembre, les autorités allemandes ont fait une descente dans les bureaux du magazine à Postdam à la recherche de documents secrets que le journal a divulgués dans un article qui révélait le financement du leader terroriste Abu Mussab al-Zarqawi par Téhéran et qui donnait même ses numéros de téléphone en Iran.
Dans son nouveau livre, Countdown to Crisis: The Coming Nuclear Showdown with Iran, Ken Timmerman, un expert américain de lIran, décrit également le « raccourci » par lIran utilisé par les membres dAl-Qaeda avant et depuis la chute du régime des Talibans.
LIran est dirigé par des radicaux persans chiites et Al Qaïda est un groupe extrémiste mené par des Arabes sunnites : deux factions islamiques schismatiques qui ont derrière elles une longue et sanglante histoire de rivalité. Mais ils ont forgé leur alliance autour dune haine partagée de lOccident, et en particulier de lAmérique.
« La menace immédiate que représente lIran nest pas son programme nucléaire. Il sagit plutôt du refuge sûr que Téhéran fournit aux terroristes d Al Qaïda qui organisent et dirigent le djihad à travers le monde », a déclaré la semaine dernière Peter Brookes, membre responsable de la sécurité nationale au cabinet dexperts et de réflexion conservateur Héritage.
« Si les Etats-Unis et leurs alliés dans la guerre contre la terreur nagissent pas fermement face au soutien de lIran à Al Qaïda, le prix payé en vies humaines aux tueurs dOussama Ben Laden, en Irak et ailleurs, ne va cesser de monter en flèche. »