Après l’émergence du coronavirus en Iran, de nombreux militants des droits de l’homme ont émis des avertissements concernant la propagation de la maladie virale dans les centres publics comme les universités, les écoles, les bases militaires, les centres sportifs, les théâtres et en particulier les prisons.
Étant donné que les prisonniers iraniens ont été privés de désinfectants et de mesures sanitaires, le virus mortel peut se propager rapidement parmi eux.
Le Dr Nasser Fahimi, un prisonnier politique kurde détenu dans le quartier 5 de la prison de Fashafuyeh, a commenté la propagation de la maladie parmi les détenus. « Après l’émergence du coronavirus COVID-19 dans le pays, la maladie s’est rapidement propagée à travers l’Iran en raison des manquements du régime dans la province de Qom et la non mise en quarantaine de cette ville, où le virus est originaire », a déclaré le Dr Fahimi.
Le Dr Fahimi a également souligné l’absence de mesures sanitaires minimales dans les prisons iraniennes. «Suite à la gestion désastreuse et à l’incompétence du régime, le virus est entré et s’est propagé dans les prisons et de nombreux détenus font face à une catastrophe irréparable. D’un autre côté, les mollahs ont accru la possibilité pour les détenus de contracter le virus par des peines de prison de longue durée, en les privant de sortie et une attitude discriminatoire à l’égard des détenus.
« Malheureusement, les cliniques situées dans les prisons sont à un niveau très bas à la fois d’un point de vue scientifique et en termes d’équipement et elles ne sont pas en mesure de traiter les cas de coronavirus. Manque d’installations médicales et des articles de santé, y compris des masques faciaux et des désinfectant à l’intérieur des prisons et le surpeuplement des cellules (50 à 70 par chambre), envoi de prisonniers dans les centres judiciaires avec des vêtements contaminés et insalubres, nutrition très inadéquate, stress des prisonniers ; il existe des documents évidents des crimes de la République islamique et des violations des droits de l’homme dans ces circonstances critiques », a ajouté le Dr Fahimi.
Le Dr Fahimi a exhorté les défenseurs des droits humains à faire pression sur le régime pour qu’il respecte les droits des détenus et leur fournisse les soins de base. «La situation actuelle dans les prisons est le début d’une catastrophe majeure parmi les détenus. J’appelle tous les militants des droits humains à nous soutenir et à publier des déclarations dans les médias pour faire entendre la voix des prisonniers sans voix et sans défense », a conclu le Dr Fahimi.
Jusqu’à présent, la maladie a balayé différentes prisons à travers le pays : les prisons de Qezelhesar et Rajaeishahr dans la province de Karaj, le pénitencier central du Grand Téhéran et la prison d’Oroumieh.
On a également vu plusieurs cas suspects dans des prisons des provinces d’Ilam et d’Ahvaz, en plus de plusieurs quartiers de la célèbre prison d’Evine à Téhéran. Cependant, les mollahs ne se soucient pas de la santé des prisonniers et plusieurs observateurs ont estimé que le régime abusait de l’épidémie de coronavirus dans les prisons pour éliminer les dissidents.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a demandé l’envoi immédiat en Iran de missions de surveillance et de traitement de l’OMS. Elle a fait l’éloge du personnel médical dévoué et l’a exhorté à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider les personnes sans défense. Les installations médicales et de soins de santé doivent être retirées du monopole des pasdarans pour être mises à la disposition des médecins, des hôpitaux et de la population, a ajouté Mme Radjavi.
Elle a souligné que le recours à la dissimulation par le régime est un effort vain pour contrer la population et les jeunes insurgés et pour contrecarrer l’éruption de la colère et d’un soulèvement populaire. Dans ces circonstances, il faut insister sur la nécessité d’exprimer son indignation en menant des manifestations et des grèves partout où c’est possible.