AFP, Washington, 11 juillet – Les Etats-Unis ont ironisé mercredi sur les nouvelles « preuves » évoquées par le pouvoir judiciaire iranien pour justifier la détention depuis deux mois de l’universitaire irano-américaine Haleh Esfandiari, accusée d’activités contre la sécurité de l’Etat.
« Quelles que soient les prétendues preuves qu’ils ont dénichées, elles sont à peu près aussi crédibles que les précédentes », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack. « Tout ceci est sans fondement ».
Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Alireza Jamshidi, a fait état mardi de la découverte de nouvelles « preuves » accablant Mme Esfandiari, 67 ans, arrêtée début mai et détenue dans la prison d’Evine, au nord-ouest de Téhéran.
L’universitaire résidant aux Etats-Unis s’était rendue en Iran en décembre pour rendre visite à sa mère malade.
Les autorités iraniennes ont arrêté en mai deux autres Irano-américains, le sociologue Kian Tajbakhsh et l’homme d’affaires Ali Shakeri, sur la base de charges similaires.
La presse conservatrice iranienne affirme que les trois détenus font partie d’une opération menée à l’instigation des services secrets américains afin de mener une « révolution de velours » dans la République islamique.
Une quatrième Irano-américaine, la journaliste Parnaz Azima, qui n’est pas détenue mais dont le passeport a été confisqué, est accusée de collaborer avec une radio américaine « contre-révolutionnaire ».
« Ces gens, et notamment Mme Esfandiari, tentent de jeter des ponts entre le peuple iranien et le monde extérieur », a déclaré M. McCormack. « Il n’y a aucune raison qu’on leur interdise de quitter le pays ».
« Je ne peux pas vous expliquer les motivations du gouvernement iranien pour ne pas les laisser partir, mais le fait est qu’ils devraient être autorisés à rentrer chez eux et à retrouver leur famille », a-t-il conclu.