Ciret-Avt, Paris, 13 juillet – Une conférence-débat intitulée « Les élections en Iran et leurs conséquences dans le monde » a été organisée ce mardi 12 juillet 2005 à Paris, à linitiative du « Centre International de Recherches et dEtudes sur le Terrorisme & lAide aux Victimes du Terrorisme CIRET-AVT. »
Sous la présidence du préfet Yves Bonnet, ancien directeur de la DST et président du CIRET-AVT, des personnalités politiques, experts, parlementaires et représentants dONG sont intervenus pour débattre sur les différentes répercussions de larrivée au pouvoir dun ultra conservateur à la tête de lexécutif iranien.
Yves Bonnet a ouvert le débat en posant la question : « Est-ce que lIran en 26 ans a connu une évolution libérale ? » Après un rappel de la situation et de la politique suivie jusquà présent en Europe, il sinterroge sur la réalité au regard des faits et des chiffres. Selon lui, « au regard de la construction darmes de destruction massive, de la violence intérieure, et de laide au terrorisme international, le gouvernement iranien na modifié ni la politique ni la méthode. » Il a ensuite présenté un sombre bilan des violations des droits de lhomme en Iran. Evoquant lingérence du régime de Téhéran en Irak, il estime que « lIran en matière de terrorisme na pas infléchi sa ligne de conduite. »
Il a notamment donné lecture dun message de Maryam Radjavi, présidente de la République élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), soulignant que « larrivée au pouvoir dun terroriste à Téhéran et les récents attentats criminels et terroristes à Londres signalent clairement que la menace principale pour le monde, comme laffirme la Résistance iranienne depuis les années 1990, est bel et bien lintégrisme islamiste et le terrorisme qui en découle. Le foyer de ce phénomène néfaste est le seul gouvernement qui le protège, cest lIran des mollahs. La solution nest ni la complaisance, ni une intervention étrangère, le dilemme iranien ne peut se régler aujourdhui que par un changement démocratique par les Iraniens et leur Résistance organisée. Ce changement pourra fermement contraindre lintégrisme et le terrorisme au recul ».
Pour Edith Cresson, ancien Premier ministre français, « nous assistons aujourdhui à la mainmise totale des extrémistes sur lensemble des leviers du pouvoir en Iran. Je pense que le moment est venu dadopter une politique de fermeté à légard des ayatollahs dans ce pays. Il faut considérer que larrêt total du programme denrichissement duranium est une ligne rouge dans les négociations avec Téhéran quil ne faut pas transgresser. Toute concession dans ce domaine aura des conséquences catastrophiques.
La politique de lUnion européenne na abouti à aucun des objectifs souhaités. Il est temps pour lUE dadopter une politique plus ferme vis-à-vis de lIran.
Jai rencontré Maryam Radjavi. Jestime que ses efforts et ceux du CNRI méritent notre soutien. Nous devons écouter avec attention ce qui est dit par cette résistance. La France devrait se placer aux côtés des Iraniens et soutenir un changement démocratique en Iran.»
Le Sénateur Jean-Pierre Michel a estimé que « la France devrait saisir le conseil de sécurité de lONU car lIran des mollahs constitue une menace sérieuse pour lensemble du monde. Les gouvernements devraient enfin entendre la voix de la raison et de la sagesse en cessant la politique de complaisance. Notre devoir de parlementaire, cest de faire pression sur notre gouvernement pour changer de cap sur le plan européen et international en saisissant le conseil de sécurité et ceci va de pair avec le soutien à ceux qui résistent. Pour le peuple iranien, nous devons nous battre pour quil y ait enfin un régime de paix et de démocratie en Iran. »
Mogens Camre, eurodéputé danois, a comparé lengagement de lUnion européenne vis-à-vis de lIran pour maintenir létiquette de terroriste contre les Moudjahidine du peuple pour obtenir la coopération nucléaire de Téhéran, avec linitiative de Chamberlain en 1938 pour apaiser Hitler. Il a notamment appelé lUnion européenne à changer de politique vis-à-vis de lIran et à rayer le nom de lOMPI de la liste noire de lUE, car cette désignation na aucun fondement légal.
Le Dr. Saleh Radjavi, représentant du CNRI en France, a souligné que ce qui sest passé en Iran était une mise en scène électorale organisée pour parachever la mainmise des tendances les plus extrémistes du régime sur lensemble des leviers du pouvoir. Bien que lexistence dune autre faction au sein de ce régime lui était bénéfique sur le plan international, Khameneï sest trouvé obligé deffectuer cette opération chirurgicale, compte tenu de limpasse politique de la théocratie. Le soutien total de Khameneï à Ahmadinejad appuyé par les pasdaran et la milice du Bassidj est un choix stratégique pour faire barrage à tout processus douverture. Le régime en sortira naturellement plus replié sur lui-même, il accentuera la répression intérieure et son soutien aux groupes intégristes du Moyen-Orient. De même, il augmentera son ingérence en Irak et redoublera defforts pour acquérir larme atomique.
Le Pr. Ali-Reza Assar, ancien chercheur du projet nucléaire au ministère iranien de la défense, a déclaré : « Au cours des années 1985-88, jentretenais des contacts étroits, en tant que conseiller scientifique, avec des établissements militaires en Iran et en particulier avec le haut commandement des gardiens de la révolution. Au moins à deux occasions jai rencontré secrètement les plus hautes autorités militaires et nous avons discuté dun projet nucléaire secret. Le coût initial dun tel projet, selon nos estimations, se montait à 800 millions de dollars. »
Les députés Gérard Charasse et Marc Reymann, des personnalités comme François Colcombet, ancien député, Yves-Jean Gallas, vice-président du mouvement de la Paix, M. Manouchehr Fakhimi, expert iranien en géophysique, Ali Safavi, de la commission des affaires étrangères du CNRI ont également pris la parole durant cette conférence.