Iran Focus, Londres, 7 novembre La décision du président extrémiste Mahmoud Ahmadinejad de choisir un général du corps des gardiens de la révolution (CGR) avec presque aucune expérience dans le secteur pétrolier et financier comme nouveau ministre du pétrole donnera au CGR un accès illimité à une source de revenu non concurrencée, augmentant son influence déjà significative.
Tout comme le président Ahmadinejad, le ministre désigné âgé de 46 ans, Seyed Sadegh Mahsouli, a passé la plupart de sa carrière dans lappareil de sécurité et militaire de la théocratie. Il a été pendant quelques temps chef détat-major de Mohsen Rezaï, quand ce dernier était le commandant en chef du CGR.
Dans un gouvernement où la plupart des hauts responsables sont liés par des liens familiaux, Mahsouli est le beau-frère dAli Akbar Velayati lancien ministre des affaires étrangères, qui est maintenant conseiller en chef en politique étrangère de layatollah Ali Khamenei.
Dans les années 80, Mahsouli commandait le cinquième district des gardiens de la révolution, qui couvrait une région très dense de lIran située au nord-ouest avec les provinces stratégiques de lAzerbaijan de lest et de louest. Sous sa commande, le corps des gardiens de la révolution ont mis fin aux manifestations anti-gouvernementales dans ces deux provinces, qui ont une longue histoire dactivisme politique.
Mahsouli a été pendant quelque temps le commandant de la sixième division spéciale de lIRGC, une force délite dont les unités étaient envoyées dans des zones à problèmes pour soccuper des manifestations hostiles au pouvoir.
Il a aussi servi comme vice-ministre de la défense pour la planification militaire.
Le parlement dominé par les extrémistes va certainement accepter la nomination de Mahsouli , un proche allié de Ahmadinejad, qui a lui-même été un officier supérieur des gardiens de la révolution.
En dépit des ses qualités et références révolutionnaires, lexpérience de Mahsouli dans le secteur du pétrole est virtuellement inexistante.
« Cette nomination concerne une seul chose, et rien dautre », a dit Morteza Amjadi, un expert iranien en finance basé à Dubaï dans un entretien téléphonique. « Les gardiens de la révolution prennent le contrôle du ministère de pétrole et de la mafia du pétrole. Cest une encore une mauvaise nouvelle pour Rafsandjani. »
Amjadi faisait référence à lancien président Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, dont les fils, la famille proche et les protégés politiques étaient sous contrôle du ministère du pétrole et du réseau de compagnies privées qui travaillent dans le secteur pétrolier. Les Iraniens appellent ce réseau la « mafia du pétrole ».
Simon Bailey du Gulf Intelligence Monitor basé à Londres est daccord.
« Avec la bénédiction de Khamenei, les gardiens de la révolution ont augmenté leur influence politique et économique depuis lélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin », a dit Bailey. « Le Conseil suprême de sécurité nationale, lIRIB (la radiotélévision iranienne) et beaucoup dautres institutions clés sont maintenant dominés par les gardiens de la révolution.
« Les gardiens de la révolution étendent leur empire économique depuis un moment déjà, comme le montre la dispute sur le contrat de Turkcell, » a dit Bailey, faisant référence à la bataille avec le ministère des communications qui a finalement conduit à la mise à lécart de la compagnie turque du marché de la téléphonie mobile en Iran.
« Si les gardiens de la révolution arrivent à dominer le ministère du pétrole, ceci aura de graves conséquences. Des milliards sont en jeu, » a déclaré Amjadi.
Ahmadinejad avait promis avant les élections au début de lannée de nettoyer la « mafia du pétrole » en Iran. Il visait le contrôle du pétrole de Rafsanjani.
LIran est le deuxième pays producteur de pétrole de lOpep, et lexportation de pétrole représente 80% des revenus du pays.