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Rabat inquiet de l’activisme chiite, dénonce un « manque de respect » iranien

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AFP, 15 mars 2009 – Par Mohamed CHAKIR et Hervé GUILBAUD: Le Maroc s’inquiète d’un activisme chiite croissant sur son territoire et dénonce le "manque de respect" de l’Iran qui, selon le ministre des Affaires étrangères Taeïb Fassi Fihri, porte l’entière responsabilité de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays.

Dans une interview exclusive à l’AFP, M. Fassi Fihri fustige le prosélytisme d’associations marocaines oeuvrant à développer l’islam chiite dans le pays avec l’appui de Téhéran.

"Le Maroc ne peut pas accepter qu’on mène (sur son territoire) des actions de ce genre, directement ou indirectement, ou via de soi-disant ONG", déclare-t-il, critiquant une "atteinte aux fondamentaux" du royaume chérifien et au "ciment" du malékisme, l’école sunnite modérée qui y prévaut.

Selon le ministre, "le Maroc n’est pas le seul à subir" cet activisme iranien, "également relevé en Afrique sub-saharienne, dans d’autres pays musulmans" et même en Europe. Une partie de la communauté marocaine en Belgique a fait l’objet d’"actions" iraniennes du même type, a d’ailleurs récemment affirmé le porte-parole du gouvernement marocain Khalid Naciri.

Les propos du chef de la diplomatie font suite à une virulente sortie de son ministère, consécutive à la décision du Maroc de rompre le 6 mars ses relations avec l’Iran.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères marocain avait dénoncé l’"activisme avéré des autorités de ce pays, et notamment de sa représentation diplomatique à Rabat". "Ce type d’action structurées et soutenues constituent une ingérence intolérable dans les affaires intérieures du royaume et sont contraires aux règles et à la déontologie de l’action diplomatique", disait-il.

Le chef de la diplomatie marocaine refuse pour autant de lier la cassure avec Téhéran au prosélytisme chiite que lui reproche le royaume.

Le Maroc "aurait pu continuer à vivre comme ça". "Cela restait gérable avec le maintien d’une activité diplomatique et de relations commerciales (entre les deux pays), moyennant un certain degré de vigilance", affirme M. Fassi Fihri.

Officiellement, la rupture des relations diplomatiques avec l’Iran fait suite à des critiques jugées "inopportunes" de la République islamique contre le soutien du Maroc à Bahreïn.

Les relations entre Téhéran et Bahreïn s’étaient tendues après une déclaration de l’ancien président du Parlement iranien Ali Akbar Nateq Nouri, qui avait qualifié Bahreïn de "14e province iranienne" historique.

"Quand l’Iran a ciblé le Maroc et seulement le Maroc, nous n’avons pas compris", déclare Taïeb Fassi Fihri.

Avant de rompre les relations, Rabat avait dans un premier temps rappelé en consultations fin février son chargé d’affaires à Téhéran. "Nous avons donné une chance et le temps (aux Iraniens) pour qu’ils s’expliquent mais n’avons pas reçu de réponse. Il y a eu manque de respect", estime aujourd’hui le ministre.

Les relations entre Rabat et Téhéran n’ont jamais été très sereines et avaient déjà été rompues en 1979, après le renversement du shah et l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Khomeiny.

Elles avaient été rétablies en 1991 et l’Iran est aujourd’hui l’un des principaux clients du phosphate marocain ainsi que l’un des principaux fournisseurs du royaume en pétrole. Les échanges commerciaux entre les deux pays tourneraient autour d’un milliard de dollars.

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