TÉHÉRAN, 25 décembre 2013 (AFP) – Une centaine de députés iraniens ont déposé une proposition de loi pour demander au gouvernement de faire de l’enrichissement d’uranium à 60% en cas de nouvelles sanctions décidées par les puissances occidentales, ont rapporté mercredi les médias iraniens.
« Si les autres pays (du groupe 5+1) renforcent les sanctions, imposent de nouvelles sanctions ou violent les droits nucléaires de la République islamique, le gouvernement sera immédiatement dans l’obligation d’augmenter le niveau d’enrichissement d’uranium à 60% pour assurer les besoins du pays pour équiper des navires (à propulsion nucléaire, ndlr) et de démarrer le réacteur à eau lourde d’Arak », a déclaré le député Mehdi Moussavi-nejad, signataire de ce projet, cité par les agences Isna et Fars.
Cette proposition de loi a été déposée mercredi et doit encore être approuvée par le parlement qui compte 290 membres.
Selon l’accord conclu le 24 novembre à Genève entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), Téhéran a accepté notamment de suspendre pour une durée de six mois son enrichissement d’uranium à 20% pour le limiter à moins de 5% et de ne pas installer les équipements du réacteur à eau lourde d’Arak, actuellement en construction.
En contrepartie, les pays occidentaux ont accepté de ne pas imposer de nouvelles sanctions et de lever partiellement les sanctions déjà imposées.
Le réacteur à eau lourde d’Arak, toujours en construction, pourrait produire du plutonium, utilisable – s’il est retraité – pour la fabrication de l’arme atomique. Dans l’accord de Genève, l’Iran s’est engagé à ne pas construire d’usine de retraitement de plutonium, ce qui l’empêchera de fait de l’utiliser à des fins militaires.
Des négociations difficiles ont été engagées entre les experts de l’Iran et des pays du groupe 5+1 pour se mettre d’accord sur un « plan d’application » de l’accord de Genève.
Ces négociations ont été interrompues pendant les vacances de Noël.
Le chef de l’équipe de négociateurs iraniens, Abbas Araghchi a déclaré en fin de semaine que les négociations avançaient lentement en raison de « certaines interprétations » de l’accord par les pays du groupe 5+1.