Reuters, Washington Les États-Unis voudraient que les pays européens et les autres saccordent pour imposer des sanctions sur les voyages et des sanctions financières contre lIran dans le cas où Téhéran refusait de stopper lenrichissement nucléaire, a déclaré lundi un haut responsable américain.
Le sous-secrétaire dÉtat Nicholas Burns, dans une interview diffusée tard à la télévision lundi soir, a déclaré que le monde devait être « inflexible » tandis que la diplomatie avec lIran passait à une nouvelle étape au Conseil de Sécurité de lONU.
« Ainsi, dans le but dattirer lattention des Iraniens et de les convaincre quils doivent faire marche arrière, nous devons former une coalition de pays, et je ne sais pas si la Russie et la Chine en feraient partie, qui appliquerait des sanctions ciblées » sur la possibilité pour les dirigeants iraniens de voyager et dutiliser le système financier international, a déclaré Burns dans lémission « The Charlie Rose Show ».
Il sest exprimé à la télévision pendant la réunion du conseil de lAgence Internationale de l’Énergie Atomique à Vienne qui doit décider des prochaines mesures à prendre vis-à-vis de lIran, que lOccident accuse de développer des armes nucléaires. Téhéran insiste sur le fait que son unique objectif est la production dénergie nucléaire.
Les 35 membres du conseil de lAIEA ont renvoyé lIran au Conseil de Sécurité il y a un mois. Il a recommandé vivement à lIran de tenir compte des résolutions sur larrêt de ses activités denrichissement duranium et darrêter de faire entrave aux enquêtes de lAIEA.
Mardi, le conseil de lAIEA va examiner le dernier rapport du chef de lagence, Mohamed ElBaradei, avant quil ne soit transmis au Conseil, qui pourrait éventuellement envisager des sanctions si la diplomatie échouait.
Burns a reconnu que tous les États nétaient pas disposés à imposer des sanctions et a suggéré que Washington cherche dautres pays volontaires pour une action en-dehors du cadre du Conseil de Sécurité.
La Russie et la Chine, membres détenant un pouvoir de veto, ont bien fait comprendre depuis longtemps quelles refusaient que lorganisme international punisse lIran.
ElBaradei a déclaré lundi quun accord dénouant le conflit sur les ambitions nucléaires de lIran était encore possible, les diplomates ayant exposé les grandes lignes dun compromis qui autoriserait Téhéran à poursuivre certaines recherches atomiques.
Mais les États-Unis refusent catégoriquement que lIran soit autorisé à poursuivre lenrichissement à petite échelle et Burns prévoit que le Conseil de Sécurité prenne en charge laffaire, excluant ainsi un « revirement spectaculaire » de Téhéran.
« Donc, à moins que se produise un revirement spectaculaire, je pressens que le conseil de lAIEA va confirmer la décision prise il y a 30 jours, début février, ensuite laffaire sera prise en charge activement par le Conseil de Sécurité de lONU, comme cela devrait se passer », a affirmé Burns au groupe conservateur de lHeritage Foundation.
Le porte-parole du département dÉtat Tom Casey a dit ne pas être informé dune proposition spécifique denrichissement à petite échelle pour lIran.
Il a déclaré à la presse : « On ne peut pas faire les choses à moitié. Le régime ne peut pas poursuivre lenrichissement de luranium que ce soit à petite échelle ou à échelle industrielle, car poursuivre lenrichissement lui permet de maîtriser la technologie nucléaire et le cycle du combustible, et cette technologie peut facilement être appliquée à un programme clandestin de fabrication darmes nucléaires ».