AFP, Paris, 13 avril – Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a estimé jeudi que les activités d’enrichissement d’uranium, que l’Iran refuse de suspendre malgré les demandes de la communauté internationale, ne répondaient à « aucun besoin civil ».
« Aucun besoin civil ne justifie les activités d’enrichissement entreprises par l’Iran », a déclaré le ministre sur la radio française privée RTL.
« Il n’y a pas de confiance aujourd’hui entre l’Iran et la communauté internationale, parce que des doutes existent sur la nature du programme iranien », a-t-il ajouté.
Interrogé pour savoir si cela signifiait que Téhéran développait en secret un programme destiné à lui donner la bombe atomique, le ministre a déclaré que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) « a souligné un certain nombre d’éléments dont elle dit elle-même qu’ils pouvaient avoir une dimension nucléaire militaire ».
M. Douste-Blazy a affirmé que si Téhéran persiste dans son refus de suspendre ses activités d’enrichissement comme le lui demande l’AIEA, le Conseil de sécurité des Nations unies « devra alors prendre les mesures nécessaires », et il a rappelé que « des sanctions font partie des instruments à sa disposition ».
Le chef de la diplomatie française a toutefois assuré: nous « privilégions toujours une solution négociée à ce dossier ».
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré que l’Iran ne suspendrait pas l’enrichissement d’uranium, alors que le chef de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a lancé un appel dans ce sens à son arrivée jeudi à Téhéran.
« La situation a complètement changé. Nous sommes un pays nucléaire et nous parlons désormais aux autres pays à partir de la position d’un pays nucléaire », a déclaré M. Ahmadinejad, cité jeudi par l’agence officielle Irna.