Reuters, Bruxelles, 7 mai – Le porte-parole de la politique extérieure de l’Union européenne a reconnu que ses discussions avec l’Iran sur le programme nucléaire iranien étaient difficiles, Téhéran refusant de suspendre l’enrichissement de son uranium, mais il a jugé néanmoins qu’elles valaient la peine d’être poursuivies.
« Comme vous le savez, la situation est très difficile parce que nous exigeons de l’Iran la suspension de ces activités pendant les négociations (…). Pour le moment, c’est très difficile à obtenir », a déclaré Javier Solana à une commission du Parlement européen.
Solana a ajouté que le seul accord auquel il était parvenu avec le négociateur en chef de l’Iran sur ce dossier, Ali Larijani, à l’issue de deux jours de discussions à Ankara le mois dernier, portait sur la diffusion des points abordés pendant leurs entrevues et la poursuite de leurs contacts.
Il a souligné qu’il s’attendait à une nouvelle rencontre dans un avenir proche.
Solana a ajouté qu’avec Larijani, ils étaient convenus que leurs pourparlers seraient limités dans le temps, à cinq ou six mois. « Il ne s’agit pas ici de véritables négociations. C’est plutôt un dialogue visant à jeter les bases de l’ouverture d’un véritable processus officiel de négociations », a-t-il souligné.
L’OBSTACLE DE L’ENRICHISSEMENT DE L’URANIUM
Les Nations unies ont imposé des sanctions limitées à l’Iran après que la République islamique eut défié des résolutions lui ordonnant de geler les aspects les plus sensibles de son programme nucléaire, dont les pays occidentaux pensent qu’il vise à fabriquer une arme atomique.
« Ils ne veulent pas suspendre (l’enrichissement) et donc, pour l’autre partie, c’est très difficile d’ouvrir de véritables négociations », a expliqué Solana.
Il s’est dit convaincu toutefois que si Téhéran remplissait les conditions pour l’ouverture de négociations officielles, des progrès pourraient être faits en direction d’une relation davantage basée sur la coopération.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré lundi que Téhéran n’avait pas l’intention de se conformer à un plan suisse lui suggérant de suspendre son programme nucléaire pour mettre fin à la crise.
« La ligne rouge est la suspension (…) Une suspension n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il tranché, interrogé sur ce plan suisse lors d’une conférence de presse à Stockholm. « Le reste est possible », a ajouté Mottaki.
De sources diplomatiques occidentales, on indique que le plan suisse a pour objectif la suspension simultanée du programme iranien d’enrichissement d’uranium et des sanctions internationales, ce qui ouvrirait la voie à des négociations en bonne et due forme entre Téhéran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu plus l’Allemagne.