The Wall Street Journal : Par Marc champion; Le président Mahmoud Ahmadinejad a inauguré une usine de combustible nucléaire, et ce au moment où souvre les négociations avec les États-Unis et dautres pays pour limiter le programme atomique de lIran.
Ce développement intervient alors quun mouvement dopposition iranien, le Conseil national de la Résistance iranienne, vient dannoncer que lIran construit des systèmes de centrifugeuses plus efficaces pour produire du combustible nucléaire à labri du contrôle des inspecteurs internationaux.
Le mouvement, placé sur la liste américaine des organisations terroristes, a également affirmé que les sanctions internationales ont obligé lIran à produire dans le pays des pièces sophistiquées qui étaient jusque-là importées, ralentissant ainsi la progression du programme en raison de leur mauvaise qualité.
Il était impossible de vérifier ces affirmations de façon indépendante. Un porte-parole de lAgence internationale dEnergie atomique a refusé de se prononcer, affirmant devoir examiner les informations fournies par le mouvement.
Jeudi – à loccasion du congé annuel en Iran pour célébrer le projet nucléaire M. Ahmadinejad a inauguré une usine de production doxyde duranium destiné à alimenter le réacteur deau lourde que lIran entend ouvrir lannée prochaine. Il a décrit le programme nucléaire iranien de « réussite scientifique de la nation ». ( )
Le développement du programme nucléaire iranien alimente les craintes de la communauté internationale qui considère que le temps presse pour empêcher Téhéran de se doter de la technologie nucléaire militaire. Les responsables du renseignement américain affirment que lIran dispose de suffisamment duranium à faible taux pour produire une arme nucléaire.
Cependant les autorités américaines et onusiennes insistent quil reste à lIran à maîtriser la technologie de conversion de luranium faiblement enrichi à un niveau militaire, donnant aux diplomates américains et européens le temps de négocier avec Téhéran.
Lusine de production de combustible nucléaire inaugurée par M. Ahmadinejad à Ispahan était connue et légale. Cela ne manquera cependant pas dajouter aux craintes occidentales. Le combustible utilisé dans les réacteurs deau lourde est susceptible dêtre traité pour produire du plutonium à usage militaire, ouvrant ainsi à lIran une voie auxiliaire pour produire larme nucléaire, parallèlement à celle de luranium enrichi.
La Corée du Nord a déjà testé une arme nucléaire au plutonium à partir du traitement de combustible. « Cest là où se trouve le danger », a affirmé Ivan Oelrich, ex-président du Programme de Sécurité stratégique de la Fédération scientifique américaine.
LIran nie vouloir construire une arme nucléaire, mais les gouvernements occidentaux sont loin dêtre convaincus des intentions de lIran, affirmant que le programme nucléaire de Téhéran peut déclencher une course à larme nucléaire dans le Moyen-Orient.
LIran a également annoncé jeudi avoir produit 7000 centrifugeuses pour lenrichissement de luranium. Ce qui est une augmentation par rapport aux 6000 centrifugeuses opérantes au mois de février. Gholamreza Aghazadeh, directeur de lOrganisation de lEnergie atomique iranienne a ajouté que son pays maîtrise maintenant la technologie pour la production dune nouvelle génération de centrifugeuses « plus précises ».
La mise en marche des nouvelles centrifugeuses dans les installations denrichissement duranium à Natanz signifie que lIran est en mesure de produire assez de combustible pour des armes supplémentaires dans un laps de temps relativement court.
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Le groupe doppositions iranien qui a mis à jour le programme nucléaire de lIran en 2002, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a affirmé quen raison des sanctions internationales, lIran nest plus en mesure dimporter les pièces sophistiquées de centrifugeuses avec la rapidité nécessaire pour pallier à ces besoins. Le régime iranien dispose dun certain nombre dinstallations militaires à travers le pays pour produire localement les pièces nécessaires, affirme le CNRI, mais la qualité des métaux et le mode de construction irrégulière sont à même de poser des délais dans la production.
Le CNRI a cité les noms des lieux et des directeurs de diverses centrales, mais il nétait cependant pas possible de vérifier de façon indépendante les informations avancées.
Le mouvement dopposition du CNRI a affirmé que lIran produit une génération plus performante de centrifugeuses dans le sous-sol du centre de réception de son principal central denrichissement à Natanz. Le principal atelier au sous-sol de Natanz, qui contient des milliers de centrifugeuses dancienne génération est placé sous le contrôle constante des caméras de lAIEA.
M. Oerlich a affirmé quon ne dispose pas dinformations à propos de cette nouvelle technologie de lIran. Cependant sa production « pourrait considérablement réduire la surface nécessaire pour produire luranium enrichi et par conséquent faciliterait le maintien clandestin dun site», a-t-il ajouté.
Une inquiétude majeure de la communauté internationale réside dans le fait que lIran pourrait construire des sites secrets à des fins denrichissement de luranium militaire à labri du contrôle des inspecteurs internationaux.
The Wall Street Journal, 9 avril 2009