AFP: Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé jeudi Téhéran de manquer d’honnêteté, après des déclarations d’officiels iraniens affirmant que l’Iran ne souhaite plus organiser à Istanbul les prochaines discussions avec les grandes puissances sur son programme nucléaire.
« Parce qu’ils savent que l’autre partie ne viendra pas à Damas ou à Bagdad, ils disent: +Nous proposons Damas ou Bagdad+ », a déclaré M. Erdogan en réponse à une question lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue albanais Sali Berisha.
« Il faut être honnête. C’est à cause de ce manque d’honnêteté que leur estime dans le monde continue de baisser. Ce n’est pas la langue de la diplomatie, c’est une autre langue, et ça ne me plaît pas », a-t-il poursuivi.
Les remarques de M. Erdogan interviennent alors que le chef de la Commission des Affaires étrangères au Parlement iranien, Allaeddine Boroujerdi, a affirmé mercredi que la Turquie, initialement pressentie pour accueillir les négociations, était « désormais exclue » par le Parlement et le gouvernement iraniens.
« Nous avons proposé Bagdad et si l’autre partie l’accepte, ce sera Bagdad », a ajouté M. Boroujerdi.
Les autorités irakiennes ont répondu qu’elles étaient « prêtes à accueillir la rencontre » et mèneraient « les contacts nécessaires ».
Jusqu’à présent, Téhéran proposait que les discussions avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) se tiennent à Istanbul. La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton avait confirmé samedi leur reprise dans la métropole turque.
Mais la Russie et l’Union européenne avaient ensuite dit que le lieu et la date des discussions n’avaient pas encore été fixés.
Les relations entre la Turquie et l’Iran se sont dégradées récemment à propos de la Syrie. Istanbul a ainsi accueilli dimanche une conférence des Amis de la Syrie, qui a apporté son soutien politique et financier à l’opposition syrienne, alors que Téhéran soutient le régime de Damas.
Evoquant la reprise des négociations nucléaires, le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Ramin Mehmanparast, a ainsi critiqué mercredi le soutien d’Ankara à l’opposition syrienne.