LUANDA, 24 février 2012 (AFP) – La compagnie nationale pétrolière angolaise Sonangol a annoncé vendredi son désengagement du projet gazier de South Pars, en Iran, après les sanctions de la communauté internationale contre ce pays.
« Nous quittons l’Iran en raison des sanctions prises par les Nations Unies. Sonangol a déjà officialisé sa sortie du pays auprès du gouvernement iranien et des entreprise nationales », a déclaré Mateus Morais de Brito, membre du conseil d’administration du groupe angolais, lors de la conférence de presse annuelle.
Sonangol avait 20% du projet de South Pars.
La compagnie pétrolière a dégagé en 2011 un bénéfice net de 3,3 milliards de dollars sur un chiffre d’affaire de 33,7 milliards, des chiffres en hausse de respectivement 10% et 51% par rapport à 2010.
Le président du conseil d’administration, Francisco de Lemos, a précisé que la production de pétrole brut de l’Angola avait chuté de 5,6% sur l’année, à 1,659 million de barils par jour en 2011.
La Chine absorbe 36% du pétrole de Sonangol, les Etats-Unis arrivant en deuxième position avec 17%.
Un autre membre du conseil d’administration, Baptista Sumbe, a confirmé le retard de la mise en oeuvre du projet « Angola LNG », lancé en 2007 pour valoriser les réserves de gaz du pays. Les exportations de gaz ne commenceront qu’en mai, et non en février.
Le projet, qui a coûté 10 milliards de dollars d’investissements, doit permettre de vendre 5,2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an pendant 25 à 30 ans, à destination principalement des Etats-Unis.
Il sera « la priorité » du groupe en 2012, a souligné M. de Lemos.
Concernant le projet de construction d’une seconde raffinerie à Lobito, ville du sud du pays, Sonangol a évoqué des discussions avancées avec le groupe pétrolier italien ENI. La société angolaise a ajouté que BP et Total pourraient prendre part au projet.
Les trois firmes sont sur les rangs pour décrocher 50% de la future installation, Sonangol devant détenir les 50% restants, a indiqué Anabela Fonseca, une autre administratrice.
« Nous avons entamé des discussions avec Total, avec BP et avec ENI », a-t-elle dit, précisant que les Italiens avaient proposé l’utilisation d’ue nouvelle méthode de raffinage.
Mais « un partenariat avec BP ou Total n’a pas encore été écarté. Total a en sa possession toutes les études que nous avons faites et est en train de les évaluer », a souligné Mme Fonseca.
Total a vendu à Sonangol en 2007 sa participation de 55% dans la raffinerie de Luanda, qui date des années 1950 et ne permet plus de répondre à la demande.
Francisco de Lemos a refusé de commenter les critiques du Fonds monétaire international (FMI) sur l’opacité des comptes angolais, après la découverte en décembre dernier d’un trou inexpliqué de 32 milliards de dollars dans les finances du pays en lien avec des recettes de Sonangol mal enregistrées.
« Sonangol a approuvé et est en train de mettre en place un vaste système de contrôle interne », a assuré le président du conseil d’administration.
Sonangol est l’unique concessionnaire des blocs angolais, et il est présent au Brésil, à Cuba, en Irak, au Venezuela et dans le golfe du Mexique.
L’Angola est le deuxième pays producteur de pétrole d’Afrique après le Nigeria. Depuis 2002, il affiche l’une des croissances économiques les plus fortes du monde grâce à cette manne pétrolière. Mais la corruption reste élevée et les deux tiers de la population vivent dans une extrême pauvreté.