
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est plaint auprès de son homologue russe Sergueï Lavrov d’une récente visite à Moscou d’un influent général iranien, en violation de résolutions de l’ONU, a rapporté l’AFP, citant un diplomate américain
M. Kerry a exprimé ses « inquiétudes » dans un appel téléphonique à M. Lavrov, jeudi matin, à propos du voyage ces dernières semaines en Russie du général iranien Ghassem Soleimani, responsable des Gardiens de la révolution iraniens et chef de la force Qods chargée des opérations extérieures de l’armée d’élite du régime.
Il est sous le coup d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de 2007 qui lui interdit de voyager à l’étranger. Cette discrète visite du général Ghassem Soleimani à Moscou, apparemment fin juillet, n’avait pas fait grand bruit jusqu’à ce qu’elle soit évoquée la semaine dernière par un média iranien et la chaîne américaine Fox News, dans un contexte d’intense activité diplomatique autour du conflit en Syrie, impliquant les Etats-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran.
Mercredi soir, le département d’Etat avait déjà condamné ce voyage et annoncé que Washington porterait l’affaire devant le Conseil de sécurité. « Nous avons clairement exprimé nos préoccupations auprès de la Russie et nous poursuivons aussi au sein du Conseil de sécurité », avait protesté le porte-parole Mark Toner, dénoncant « une violation des résolutions du Conseil de sécurité ».
Soleimani est sous le coup, avec d’autres responsables iraniens, d’une résolution leur interdisant de voyager à l’étranger en raison de leurs liens présumés avec les programmes nucléaire ou de missiles balistiques de l’Iran.
Soleimani et le massacre d’Achraf
Ce sinistre commandant de la force Qods doit également être traduit en justice pour nombreuses crimes contre le peuple iranien. Ce dernier avait notamment reconnu la responsabilité de ses forces dans l’opération chapeautée par les pasdaran à Achraf (Irak) le 1er septembre 2013, faisant 52 morts et sept disparus parmi les membres de la Résistance iranienne. Pour Ghassem Soleimani, cette opération revêtait une importance supérieure à «Mersad», la plus grande opération du régime dans les années 1980.
Le 4 sept. 2013, l’agence de presse FARS rapportait sur un briefing de Soleimani à l’Assemblée des Experts (une instance dirigeante qui se réunit deux fois par année) : «Un membre de l’Assemblée des Experts dans un entretien avec un journaliste politique de l’agence Fars a évoqué le discours du commandant hadj Ghassem Soleimani hier à l’Assemblée des Experts. Il a dit que dans cette réunion, le commandant Soleimani a abordé l’affaire de l’Irak et du camp d’Achraf où plus de 50 d’entre eux ont été tués, dont beaucoup étaient des dirigeants des Monafeghine (terme péjoratif du régime désignant l’Ompi) ainsi que 10 personnes disparues. Il a estimé que cette affaire, est plus importante que la bataille de Mersad et qu’il s’agit d’une promesse de Dieu qui s’est réalisée.»