Londres, le 30 mai – Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Jubeir, a déclaré : « L’envoi d’unités chiites iraniens en Irak pour des opérations militaires est inacceptable, c’est la raison pour laquelle l’Arabie Saoudite exige que l’Iran retire toutes ses troupes d’Irak. L’Irak est confronté à un problème de conflits religieux causés par les ingérences iraniennes. »
Adel Jubeir a participé une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique Philip Hammond. Lors de cette conférence diffusée par la chaîne Al-Arabiya, Jubeir a dit que l’envoie par l’Iran d’unités militaires en Irak – avec ou sans l’approbation du gouvernement – est inacceptable.
Jubeir a déclaré : « Les sédition et les divisions en Irak sont les résultats des politiques sectaires menées par l’Iran en Irak. Si l’Iran veut la stabilité en Irak, il doit cesser d’intervenir dans ce pays et doit retirer toutes ses troupes d’Irak. »
Hammond a essayé de rassuré les autres pays du Moyen-Orient, en déclarant qu’après l’accord nucléaire conclu l’an dernier, la communauté internationale continue de surveiller l’Iran.
Hammond a dit : « Le fait que nous ayons conclu un accord avec l’Iran sur son programme nucléaire ne signifie pas que nous allons fermer les yeux sur les activités déstabilisatrices de l’Iran dans la région ou sur son programme de missiles balistiques qui reste une menace sérieuse pour la paix et constitue une violation des résolutions des Nations Unies. »
Jubeir a affirmé : « Nous avions soutenu l’accord nucléaire avec l’Iran, dans la mesure où cet accord était susceptible d’empêcher l’Iran d’acquérir une capacité nucléaire. Après tout, l’Iran est un pays voisin et nous souhaitons avoir avec lui des rapports de bon voisinage. Or, il est difficile de vivre avec un voisin dont l’objectif est de vous détruire. Voilà pourquoi nos relations avec l’Iran ne sont pas celles qu’elles devraient être. »
Jubeir a recommandé au régime iranien de s’occuper de ses problèmes interieurs, au lieu de s’immiscer dans les affaires des autres pays de la région.
A la veille de cette conférence de presse, des personnalités politiques sunnites en Irak avaient condamné la venue du général iranien Ghassem Soleimani en Irak où il a rencontré des paramilitaires chiites qui combattent aux côtés de l’armée irakienne pour reprendre le contrôle de la ville de Falloujah.
Selon Reuters, trois parlementaires irakiens originaire de la province d’Al-Anbar ont affirmé que la venue en Irak du commandant de la Force Ghods du régime iranien pourrait alimenter les tensions et mettent en cause les affirmations de Bagdad selon lesquelles l’offensive à Falloujah est une initiative irakienne visant à vaincre Daech et n’est pas règlement de comptes visant les sunnites.
La ville de Fallujah – située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad – est un bastion de la rébellion en Irak. Les habitants de cette ville s’étaient durement battu contre l’invasion américaine de l’Irak et ont ensuite combattu les autorités chiites en Irak qui ont remplacé le régime sunnite de Saddam Hussein.
Le gouvernement irakien refuse de confirmer les nouvelles concernant la venue en Irak de Soleimani, mais a souligné que des conseillers iraniens sont présents en Irak pour aider dans la guerre contre Daech.
Hamid al-Mutlaq, un membre du Parlement d’Irak, a rejeté cette idée et a dit : « Nous sommes Irakiens et nous ne sommes pas Iraniens. Est-ce que le gouvernement de notre pays accueille des conseillers turcs ou saoudiens qui serait susceptibles de l’aider dans cette guerre [contre Daech] ? »
Salim Muttar al-Issawi, un autre député irakien, a déclaré : « La présence de Soleimani en Irak est inquiétant, ce type n’est absolument pas le bienvenu dans notre pays. »
Un troisième député, Liqaa Wardi, a déclaré : « Je crois que la présence en Irak de ce commandant des pasdaran du régime iranien va attiser les conflits confessionnels dans notre pays. »