Iran Focus, Londres, 11 janvier De hauts membres du Congrès des États-Unis ont écrit une lettre au directeur dInterpol, demandant à lagence de sécurité internationale de mettre en application les mandats darrêt délivrés par lArgentine à lencontre de plusieurs dirigeants politiques iraniens impliqués dans lattentat à la bombe de 1994 contre le centre de la communauté juive de Buenos Aires, selon un communiqué de la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés des États-Unis délivré mercredi.
Dans une lettre envoyée mercredi au secrétaire général dInterpol, Ronald K. Noble, le président de la commission, Tom Lantos (D-CA), et la plus haute députée républicaine Ileana Ros-Lehtinen (R-FL), ont suggéré que lagence, qui traite les mandats darrêt délivrés par les gouvernements membres,
semblait avoir pris la décision inhabituelle de mener sa propre enquête dans cette affaire.
« Interpol doit agir promptement et aider lArgentine à poursuivre en justice les responsables présumés de lattentat terroriste. Un refus de coopérer totalement de la part dInterpol porterait atteinte à sa mission essentielle », a affirmé Ros-Lehtinen.
« Maintenant que lArgentine est parvenue à aller au fond de ce crime haineux, Interpol doit faire tout son possible pour que justice soit faite, et ce, sans délai », a déclaré Lantos.
En novembre, un juge fédéral argentin a publié un mandat darrêt international contre plusieurs hauts responsables iraniens, dont lancien président, layatollah Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, pour avoir orchestré lattentat meurtrier qui a fait plus de 85 morts et 300 blessés en Argentine.
Le juge fédéral a appelé Interpol à arrêter les individus suivants :
– Layatollah Ali Akbar Hashemi Rafsandjani, ancien président dIran, actuel président du Conseil de discernement des intérêts de lÉtat et vice-président de lAssemblée des experts
– Lhojatoleslam Ali Fallahian, ancien ministre iranien du Renseignement et de la Sécurité
– Ali Akbar Velayati, ancien ministre iranien des Affaires étrangères,
actuel haut conseiller en politique étrangère auprès du guide suprême de lIran, layatollah Ali Khamenei
– Le général Mohsen Rezai, ancien commandant suprême du Corps des Gardiens
de la Révolution islamique (CGRI) et actuel secrétaire du Conseil de discernement des intérêts de lÉtat
– Le général Ahmad Vahidi, ancien commandant de la Force Qods du CGRI, actuel vice-ministre de la Défense
– Mohsen Rabbani, ancien attaché culturel à lambassade iranienne à Buenos Aires
– Ahmad Reza Asgari, alias Mohsen Ranjbaran, ancien haut responsable (troisième secrétaire) à lambassade iranienne à Buenos Aires
– Hadi Soleimanpour, ancien ambassadeur dIran à Buenos Aires
Les juges argentins ont également demandé larrestation dImad Fayez Mugniyeh, commandant de lunité chargée des opérations à létranger du groupe libanais chiite, le Hezbollah. Mugniyeh se cacherait actuellement en Iran.
La lettre bipartite du Congrès demande pourquoi Interpol a pris linitiative inhabituelle de mener son enquête au lieu de mettre en application les mandats darrêt légitimes délivrés par un gouvernement membre.
Avec ses 186 pays membres, Interpol est la plus grande organisation de police internationale dans le monde. Elle facilite la coopération policière entre pays et organise la distribution internationale des mandats darrêt et des alertes de capture données par les Etats membres.