AFP: L’Iran s’est engagé dans « une escalade dangereuse » en fomentant un complot pour tuer l’ambassadeur saoudien à Washington, a dénoncé mercredi la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton.
La chef de la diplomatie américaine a demandé « aux autres nations » de s’associer aux Etats-Unis pour « condamner cette menace à la paix internationale et à la sécurité ».
La justice américaine a annoncé mardi l’inculpation de deux ressortissants iraniens accusés d’avoir tenté d’assassiner l’ambassadeur saoudien à Washington. Le gouvernement iranien a rejeté avec véhémence une affaire selon lui, montée de toutes pièces.
La conspiration présumée représente « une infraction flagrante aux lois internationales et américaines, ainsi qu’une escalade dangereuse dans l’utilisation ancienne de la violence politique par l’Iran et dans son parrainage du terrorisme », a lancé Mme Clinton dans un discours devant le Centre pour le progrès américain (CAP), un centre de réflexion progressiste.
Le fait de cibler un ambassadeur, a-t-elle développé, viole la convention internationale protégeant les diplomates, dont Téhéran est signataire. Et en général, a-t-elle insisté, « ce genre d’action brutale affaiblit les normes internationales ».
Répétant que l’Iran devait être « tenu responsable de ses actes », la secrétaire d’Etat a de nouveau promis de « travailler étroitement avec les partenaires internationaux » de l’Amérique, ce qui pourrait signaler un effort américain pour obtenir la condamnation de la République islamique à l’ONU.
Susan Rice, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, consultait mercredi ses homologues au sein du Conseil de sécurité pour « demander leur soutien » dans ce dossier, a indiqué à l’AFP une source au département d’Etat.
Le département d’Etat a invité de nombreux ambassadeurs étrangers mercredi matin pour les informer des éléments du complot, a rapporté à la mi-journée Victoria Nuland, la porte-parole de la diplomatie américaine. L’ordre a également été donné aux ambassades américaines à travers le monde pour mobiliser les gouvernements étrangers contre l’Iran.
« Plusieurs pays n’appliquent pas aussi sévèrement qu’ils le pourraient » les sanctions, a commenté Mme Nuland. L’effort demandé par Washington consisterait à « redoubler d’efforts » en ce sens, et à « prendre d’autres mesures de sanctions ».
Alors que plusieurs commentateurs, aux Etats-Unis, ont pointé l’apparent amateurisme de la conspiration présumée, Mme Nuland a souligné la conviction de l’administration Obama que « ceci remonte à un haut niveau au sein des brigades al-Qods », les forces spéciales des Gardiens de la révolution.
« Nous croyons que c’était une tentative de commettre un acte de terrorisme massif », a-t-elle insisté.