Le pouvoir judiciaire du régime dans la province de Mazandaran a annoncé qu’un prisonnier de 27 ans, identifié par les initiales Z. Ch., a été pendu dans une prison de Sari, au nord de l’Iran, le dimanche 24 avril. Plus tôt dans la semaine, le pouvoir judiciaire avait annoncé qu’un second prisonnier de 27 ans, identifié uniquement par les initiales H.H., a également été pendu dans la prison de Sari le dimanche.
Par ailleurs, le pouvoir judiciaire du régime dans la province de Qazvin a annoncé qu’un homme sans nom a été pendu mardi dans la prison centrale de Qazvin, au nord-ouest de Téhéran.
Au moins cinq prisonniers ont été pendus samedi dans la prison centrale de Zahedan, dans le sud-est de l’Iran. Trois autres prisonniers ont été pendus dans la même prison mardi.
Trois des personnes exécutées dans Zahedan ont été identifiées comme : Jamshid Dehvari, 30 ans; Sadeq Rigi, 35 ans ; et Mohammad Sanchouli, qui devrait avoir 22 ans.
M. Sanchouli avait été derrière les barreaux pendant les cinq dernières années, y compris le temps où il a servi dans le quartier de la prison pour mineurs. On pense qu’il avait moins de 18 ans au moment de son arrestation.
Les pendaisons portent à au moins 46 le nombre de personnes exécutées en Iran depuis le 10 avril. Trois des personnes exécutées étaient des femmes et l’on pense que l’un d’eux était un délinquant juvénile.
Le Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI) a déclaré dans un communiqué le 13 avril que la tendance croissante des exécutions « visant à intensifier le climat de terreur pour freiner l’expansion des protestations de diverses couches de la société, en particulier au moment des visites par de hauts fonctionnaires européens, démontre que la demande de modération n’est rien qu’une illusion pour ce régime médiéval ».
Mme Federica Mogherini, le Haut Représentant de l’Union Européenne pour les Affaires Etrangères et la Politique de Sécurité était à Téhéran le 16 avril, avec sept commissaires de l’UE, pour des discussions avec les responsables du régime sur le commerce et d’autres domaines de coopération.
Son voyage a été vivement critiqué par Mohammad Mohadessine, président de la Commission des Affaires Etrangères du CNRI qui a dit : « Ce voyage entrepris au milieu des exécutions massives, des violations brutales des droits de l’homme et du bellicisme effréné du régime dans la région, piétine les valeurs sur lesquelles l’UE a été fondée et que Mme Mogherini devrait défendre et propager ».
Amnesty International dans son rapport annuel du 6 avril sur la peine de mort pour la période 2015 a écrit : « L’Iran a mis au moins 977 personnes à mort en 2015, par rapport à au moins 743 l’année précédente. »
« L’Iran représente à lui seul 82 % de toutes les exécutions enregistrées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », a affirmé le groupe des droits de l’homme.
Il y a eu plus de 2.300 exécutions pendant le mandat d’Hassan Rouhani en tant que président. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran a annoncé en Mars que le nombre d’exécutions en Iran en 2015 était supérieur à n’importe quelle année au cours des 25 dernières années. Rouhani a explicitement approuvé les exécutions comme des exemples des « commandements de Dieu » et « lois du Parlement qui appartiennent au peuple. »
Le CNRI, dans une déclaration distincte, a averti dimanche que 10 condamnés à mort, transférés à l’isolement dans la prison de Ghezel-Hessar à Karaj et dans la prison de Zahedan, sont exposés au risque d’une exécution imminente. Il a appelé les organisations internationales des droits de l’homme à prendre des mesures urgentes pour sauver leurs vies.