Londres, le 9 juin 2016 – trois créateurs iraniens ont commencé à purger leurs peines d’emprisonnement de trois ans cette semaine. Yousef Emadi, 35 ans et ses frères, Mehdi et Hossein Rajabian, 26 et 31 ans, ont été reconnus coupables en 2015 d’« insultes envers des saintetés islamiques », « propagande contre le système » et « activités audiovisuelles illégales » par rapport à la distribution de musique sans licence.
Les trois ont travaillé ensemble dans la ville iranienne au nord de Sari sur le site Web Barg Music, maintenant bloqué, et le film d’Hossein Rajabian, Upside Down Triangle, qui aborde les questions du droit des femmes à divorcer dans le pays. Les hommes avaient déjà été condamnés à six ans de prison, qui avaient été réduits à trois ans, trois ans suspendus pour « bon comportement », et chacun a dû payer une amende de 200 millions de riyals, soit l’équivalent de 4500 livres.
Le trio, qu’Amnesty a appelé « prisonniers de conscience », a été convoqué à purger sa peine la semaine dernière après que la Cour d’appel a confirmé une leur peine.
Amnesty a déclaré également que les hommes avaient subi des passages à tabac et des chocs électriques avant d’être libérés sous caution. Cette fois-ci, les aveux qui ont été soutirés ont été utilisés plus tard comme preuve durant leur procès. La torture a laissé Mehdi Rajabian avec une dystrophie musculaire et il a besoin d’une IRM chaque mois et de soins réguliers. Le traitement médical des prisonniers politiques en Iran est souvent refusé ou retardé, donc il y de sérieuses inquiétudes à ce sujet concernant Mehdi.
La censure de l’Iran sur la culture « non islamique » et le comportement est bien documentée, avec 7000 policiers des moeurs dans les rues de Téhéran au cours des dernières semaines, en plus des nombreux prisonniers politiques issus des syndicats et des domaines du journalisme, de l’enseignement et du droit. Plusieurs prisonniers politiques prennent part actuellement à des grèves de la faim, y compris le rédacteur en chef d’un quotidien, Farhikhtegan, Ehsan Mazandarani, et un journaliste kurde iranien, Mohammad Sadiq Kabudvand.