Iran Focus – La crise qui secoue la province iranienne du Kouzistan depuis deux semaines est la dernière conséquence en date de l’incurie du régime iranien en matière économique et sociale. Après des années de surexploitation des ressources naturelles de cette région, celle-ci est au centre d’une crise environnementale majeure.
Ces derniers jours, la quantité de poussière dans l’air dans la province du Khouzistan, avec 4 millions d’habitants, dont la capitale est Ahvaz, a été jusqu’à 18 fois supérieure à sa valeur réglementaire. Ecoles, universités et organisations gouvernementales ont également été fermées pendant quelques jours et il a été demandé aux citoyens de ne pas sortir dans la rue.
Le président des mollahs, Hassan Rohani, s’est rendu aujourd’hui à Ahvaz, la capitale du Khousistan pour tenter de faire baisser la tension, alors que la colère populaire est vive. Après l’annonce de sa visite, les agents du régime iranien ont fermé à la circulation toutes les rues du centre-ville. Pour protester contre l’inaction de Rohani face au problème grave de pollution d’air dans cette ville, beaucoup d’habitants d’Ahvaz ont manifesté dans les rues, alors qu’ils portaient des masques anti-pollution.
Les agents en civil du régime ont tenté de s’infiltrer dans les rangs de cette manifestation, mais les manifestants les ont identifiés et dénoncés.
Le 11 février les centrales sont tombées en panne, coupant l’eau jusqu’à ce jour l’eau et l’électricité de la plupart des grandes villes de la région.
C’est le résultat d’années de désaffection concernant la maintenance de ces centrales. Le régime iranien a aussi détourné les fleuves Karoun et Karkheh entrainant la sécheresse de la province. La construction massive de barrages et l’usage par le ministère du Pétrole de méthodes rapides et bon marché d’extraction du pétrole a tari les mares et les lacs dans cette zone, y compris le fameux marécage Hour Al-Azim et le lagon Chadegan.
La crise a pris une tournure nationale qui inquiète le pouvoir.
Les habitants de la région souffrent de la dégradation de l’environnement qui engendre des maladies, la misère, le chômage et un calvaire au quotidien sans eau ni électricité. Aussi sont-ils descendus en masse dans les rues d’Ahwaz pour la cinquième journée consécutive ce dimanche 19 février. Depuis le 15 février des slogans hostiles au pouvoir fusent dans les rue d’Ahwaz : « A bas la tyrannie! », A bas la répression! », « les Ahwazis n’acceptent pas l’oppression », « Massoumeh Ebtekar (chargée de l’environnement) démission! », « honte aux forces de sécurité ». Ce dimanche des cris de « la mort plutôt que l’humiliation » a résonné dans les cortèges.
Le régime iranien a envoyé les unités spéciales anti-émeute et la milice du Bassidj en renfort pour mâter la situation. A Téhéran des manifestations de soutiens aux Ahwazis a été répimée et des femmes, toujours en premières lignes, arrêtées.
Il est temps de se débarrasser de ce régime, foyer de toutes les crises et de la destruction du pays.