Iran-Focus, Téhéran, 10 juin Les opérations de charme ne marchent pas, les étudiants demandent toujours des comptes et reçoivent des coups en retour. Une quarantaine détudiants se sont réunis mardi dernier devant le gouvernorat de la province de Chahar-Mahal Bakhtiari, dans le centre du pays. Ils protestaient contre un candidat de laile dure, Mohammad Bagher Ghalibaf.
Ces étudiants qui venaient de luniversité de Chahr-e-Kord portaient une grande bannière blanche sur laquelle on pouvait lire : « M. Ghalibaf, on nous a battu pour avoir posé une question ».
Ghalibaf, ancien commandant daviation des gardiens de la révolution, a démissionné de ses fonctions à la tête des forces de sécurité de lEtat pour se lancer dans la course présidentielle.
Ce général des pasdaran était à lorigine considéré par certaines figures de laile dure comme un candidat plus chanceux que les trois autres généraux en lice. Mais ses tours de charmes pour attirer les jeunes à voter en faisant létalage de ses capacités de pilotage, en se rasant la barbe et en portant des costumes dernier cri ont fondu comme neige au soleil quand ses rivaux ont publié une lettre quil avait envoyée avec dautres commandants des pasdarans au président Khatami en juillet 1999, lexhortant à « avoirs recours à tous les moyens » pour réprimer le mouvement de protestation des étudiants pro-démocrates qui secouait tout le pays.
Dans son discours à Chahr-e-Kord, Ghalibaf a taxé les étudiants de « fauteurs de troubles » et ne leur a pas donné une chance de sexprimer. Les protestataires ont ensuite été agressés par des agents en civil à la fin du meeting. Ils se sont alors rassemblés devant le gouvernorat pour conspuer le pouvoir.