Presse Canadienne, Toronto, 11 juin Par Romina Maurino A moins dune semaine de ce quils appellent une mascarade électorale présidentielle dans leur patrie, des dizaines dIrano-canadiens se sont rassemblés devant le parlement de lOntario samedi pour appeler au boycott.
Les organisateurs ont dit que le rassemblement visait à attirer lattention sur les violations des droits de lhomme et labsence de démocratie en Iran.
Ils ont dit que seuls huit des mille candidats à la présidentielle avaient été autorisés à se présenter à lélection du 17 juin qui choisira le successeur de Mohammad Khatami.
Ils ont tous été impliqués dans des atrocités politiques, affirment-ils.
« Peu importe lequel de ces huit candidats gagnera, le résultat sera toujours la répression et les violations des droits de lhomme qui existent depuis 25 ans », explique lorganisateur Shahram Golestaneh du Comité de défense des droits de lhomme en Iran basé à Ottawa.
« Nous demandons des libertés élémentaires, le droit fondamental de voter, le droit fondamental de choisir nos vêtements, la nécessité essentielle de légalité entre les femmes et les hommes. »
Une protestataire, originaire dIran, Mahnaz Etemadi, 35 ans, vit au Canada depuis dix ans. Elle est engagée dans le groupe parce que, confie-t-elle, elle sait par expérience ce que cest que davoir ses droits violés. Quand elle avait 11 ans, elle et deux de ses surs ont été emmenées de chez elles et jetées dans une prison iranienne. Elle dit quelle a été détenue contre sa volonté pendant trois mois parce que les autorités la considéraient comme une opposante. « Javais 11 ans », ajoute-t-elle. « Quest-ce que je pouvais comprendre à la politique ? »
Un de ses cousins a été tué en garde à vue par la police à lâge de 18 ans, et elle a une nièce actuellement dans la cité dAchraf.
« Nous nous battrons jusquau bout », assure-t-elle.
Les protestataires ont défilé dans une chaleur suffocante, portant des drapeaux iraniens et des portraits de la candidate quils ont choisie, Maryam Radjavi, présidente de la Résistance iranienne, une coalition en faveur de la démocratie.
Bien quelle ne sera jamais acceptée comme candidate sous le régime actuel, précise Golestaneh, Radjavi peut être considérée comme un symbole de la liberté et de légalité.
La marche était menée par un homme en vêtement rayé de prisonnier avec un nud coulant autour du coup, une femme enveloppée dun hijab blanc taché de sang et un homme transportant deux missiles en carton pâte.
Lévénement a été suivi par la diffusion dune vidéo, sortie clandestinement, de trois pendaisons publiques.