AFP, Téhéran, 19 septembre – La justice conservatrice iranienne a finalisé le verdict dans le dossier du meurtre de Zahra Kazemi, une journaliste irano-canadienne tuée en détention en Iran, a déclaré lundi le porte-parole de la justice, Jamal Karimi-Rad, lors de son point de presse hebdomadaire.
« L’affaire est close et le verdict est en train d’être tapé » à la machine, a déclaré M. Karimi-Rad, sans donner plus de précisions.
En juillet dernier, La justice a examiné la demande en appel des avocats de la famille de Zahra Kazemi mais a refusé d’ouvrir une nouvelle enquête et d’entendre leurs témoins.
En juillet 2004, un tribunal de Téhéran avait acquitté en première instance l’agent des Renseignements Reza Aghdam Ahmadi, accusé d’avoir mortellement frappé à la tête Zahra Kazemi pendant sa détention.
Mais les avocats de la famille de la victime, estimant que cet agent n’est qu’un bouc émissaire, ont demandé une nouvelle enquête pour identifier le vrai coupable, qui selon eux, est un responsable de la justice.
Zahra Kazemi, photojournaliste arrêtée le 23 juin 2003 alors qu’elle prenait des photos devant une prison de Téhéran, est morte le 10 juillet à 54 ans d’une hémorragie cérébrale consécutive à des coups.
Entre-temps, elle est passée entre les mains des agents du procureur, de la police, puis de nouveau du procureur et enfin des Renseignements. Les circonstances de sa mort n’ont jamais été élucidées.
Shirin Ebadi, le prix Nobel de la paix, a accusé la cour d’appel d’ignorer les demandes des avocats, de refuser de convoquer leurs témoins et de refuser d’enquêter sur les éléments qu’ils lui fournissent. Elle a menacé de se tourner vers les instances internationales si justice n’est pas faite.