The Sunday Times, 14 mai Par Tom Walker Les inspecteurs de lAgence Internationale de lEnergie Atomique (AIEA) demandent aux dirigeants iraniens des échantillons prélevés sur des machines provenant dun site nucléaire rasé en 2004 afin de confirmer la découverte de traces duranium enrichi au degré adéquat pour le développement de bombes.
Les diplomates en contact avec lAIEA à Vienne ont déclaré hier quils désiraient déterminer si le Centre de recherches physiques de Lavizan, au nord-est de lIran, était impliqué dans un programme darmes illicite.
Cette demande de lAIEA fait suite à une enquête préliminaire ayant conclu quune pièce de léquipement du site portait des traces duranium hautement enrichi.
Ce dernier événement a toutes les chances dalimenter les suspicions en Amérique et dans les autres pays occidentaux selon lesquelles lIran serait plus proche de la bombe nucléaire que pourrait le croire lAIEA. Mais les traces duranium pourraient être aussi le résultat dune contamination accidentelle de matériel obtenu par lIran auprès dun pays étranger.
Le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad, qui a déclaré quIsraël devait être rayé de la carte, insiste toujours sur le fait que son équipement nucléaire est destiné uniquement à la génération pacifique dénergie.
Une équipe de lAIEA négociant avec les dirigeants iraniens veulent inspecter des machines et des équipements spécifiques provenant de Lavizan.
« Cest un travail minutieux et nous navons pas le droit à lerreur », a expliqué un haut responsable de Vienne. « Nous examinons des parties par billion dans certains de ces tests ; il est très difficile den connaître la signification, cest pourquoi nous demandons de nouveaux échantillons. »
Des tests similaires réalisés par lAIEA dans le passé avaient démontré que lisotope duranium-235 hautement enrichi trouvé sur dautres machines provenait du Pakistan, a-t-il dit. On pense quil serait arrivé en Iran par le biais du réseau de prolifération dA. Q. Khan, le « père » de la bombe nucléaire pakistanaise.
Tandis que les négociateurs de Grande-Bretagne, de France, des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine se préparent pour des négociations au Bureau des Affaires Etrangères demain à Londres afin de proposer de nouvelles mesures incitatives à lIran et le persuader dabandonner son programme denrichissement, un général en retraite de larmée du Pakistan a divulgué les preuves de lambition de longue date des mollahs de se procurer la bombe nucléaire.
Le général Mirza Aslam Beg a évoqué une visite iranienne en 1990 à Islamabad, alors quil était chef détat-major. « Ce nest pas la technologie quils voulaient », a-t-il dit. « Ils ont demandé : Pouvons-nous avoir la bombe ? Ma réponse a été quils pouvaient bien sûr lavoir mais quils devaient la faire eux-mêmes. Personne ne nous la donnée à nous. »
Il a affirmé quen janvier dernier, des dirigeants iraniens lui avaient demandé ce quils pouvaient faire pour parer à une frappe contre leurs sites nucléaires et il leur avait conseillé de bien faire comprendre que la réponse de lIran serait une attaque contre Israël.
Ahmadinejad a continué de chercher à se rallier un soutien international pour ses ambitions nucléaires hier à loccasion dun sommet islamique en Indonésie. Il a fait pression sur ses homologues et a fait part de son désir de négocier avec nimporte quel pays, sauf Israël, mais pas sous la menace de la force.