Reuters, Téhéran Le philosophe canado iranien Ramin Jahanbegloo, arrêté à Téhéran le mois dernier pour des accusations despionnage, sest vu refuser laccès à son avocat pendant son interrogatoire, a déclaré la justice mardi.
La Canada avait plus tôt ce mois-ci demandé à lIran soit de libérer Jahanbegloo (qui a la double nationalité), soit de le poursuivre en justice. Ce dossier a mis à rude épreuve les relations déjà tendues entre les deux gouvernements.
Jahanbegloo a travaillé et a fait une conférence sur la démocratie en Iran et les relations entre la République islamique et lOccident. Il a également écrit à propos de limportance de reconnaître lholocauste, dont le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a remis en doute lexistence même.
« Il sagit dune affaire de sécurité. En se basant sur la loi, à ce stade de lenquête, il ne peut avoir accès à un avocat », a affirmé le ministre de la Justice, Jamal Karimirad, lors dune conférence de presse à la prison dEvine dans le nord de Téhéran.
Karimirad na pas indiqué le temps que prendrait lenquête. Les autorités avaient invité la presse à loccasion dune visite extrêmement rare à la fameuse prison dEvine, où sont détenus des prisonniers politiques tels que Jahanbegloo.
Les relations diplomatiques entre Téhéran et Ottawa se sont détériorées depuis que la mort en détention de la photojournaliste canado-iranienne Zahra Kazemi en Iran en 2003, après avoir été arrêtée pour avoir pris des photographies de la prison dEvine.
LIran affirme que les conditions de détention saméliorent mais les groupes de défense des droits humains dénoncent les détentions arbitraires et lisolement cellulaires pratiqués dans le pays et déclarent que les détenus devraient avoir plus de contacts avec leur avocat ou leur famille.
Jahanbegloo,qui a fait ses études à la Sorbonne et à Harvard, a écrit des ouvrages et des articles sur des sujets allant du leader du mouvement dindépendance de lInde Mahatma Gandhi au philosophe politique Isaiah Berlin.