Lemonde.fr, 3 août – Les Gardiens de la révolution iraniens ont relâché le 28 juillet un fils d’Oussama Ben Laden, qui était assigné à résidence, pour l’envoyer à la frontière entre la Syrie et le Liban, rapporte mercredi le journal allemand Die Welt, en citant une source proche des services de renseignement.
« De la frontière libanaise, il (Saad Ben Laden) aura pour tâche de mettre en place des cellules terroristes islamistes et de les préparer à se battre avec le Hezbollah. » « Apparemment, Téhéran compte sur le recrutement de réfugiés libanais en Syrie pour combattre Israël en se servant de l’aide de Ben Laden », poursuit le journal dans des extraits d’un article à paraître dans l’édition de jeudi.
TÉHÉRAN MÉPRISE MAIS UTILISE AL-QAIDA
Les services de renseignement occidentaux soupçonnent depuis longtemps l’Iran de détenir plusieurs personnalités d’Al-Qaida, parmi lesquelles Saad Ben Laden et Saf Al-Adel, responsable de la sécurité du mouvement d’Oussama Ben Laden.
Kamal Kharrazi, alors ministre des affaires étrangères iranien, a déclaré en janvier 2004 que Téhéran avait emprisonné une douzaine de membres présumés d’Al-Qaida et qu’ils seraient jugés. Un spécialiste européen du contre-terrorisme interrogé sur l’article de Die Welt a confirmé que, d’après lui, l’Iran détenait probablement des membres d’Al-Qaida pour s’en servir comme monnaie d’échange.
Selon lui, l’Iran chiite n’a guère de sympathies pour les membres du mouvement à dominante sunnite mais « il les protège tant qu’il pense qu’il peut s’en servir ». Israël accuse l’Iran de fournir des armes au Hezbollah, ce que dément Téhéran, qui affirme n’apporter qu’un soutien moral au groupe chiite.
Avec Reuters