AFP, Téhéran, 24 avril – Des milliers d’étudiants iraniens ont manifesté à l’Université de Shiraz contre une campagne de moralité imposant de nouvelles règles de conduite et d’habillement, selon deux quotidiens iraniens.
« Environ 2.000 étudiants de l’Université de Shiraz se sont rassemblés samedi soir sur le campus jusqu’à lundi matin et ont exigé la démission de son président », a dit le journal réformateur Etemad Melli.
« Les étudiants ont pris le contrôle de l’entrée de l’université et interdit l’accès aux professeurs », selon un autre journal, Etemad, qui a ajouté que certains avaient cassé des fenêtres et panneaux d’affichage.
La manifestation a suivi l’imposition d’un nouveau code de conduite interdisant aux étudiants de porter des shorts et des T-shirt sans manche en dehors de leurs chambres, et imposant un couvre-feu de 23H00 à 05H00.
Les étudiants n’ont plus le droit non plus d’avoir des visiteurs dans leurs chambres, et les vigiles peuvent y entrer librement pour des vérifications. Le journal n’a pas précisé si ce nouveau règlement s’inscrivait dans le lancement samedi d’une campagne nationale de la police contre les femmes « mal voilées ».
Selon Etemad Melli « les restrictions et contrôles de la tenue des étudiants, particulièrement de sexe féminin, au cours des derniers mois ont accru les protestations d’étudiants à travers le pays ».
Le mouvement aurait aussi été alimenté par des arrestations d’étudiants à l’université de Mazandaran.
Les étudiants demandent que « toutes les activités culturelles, sociales et politiques soient libéralisées », selon le journal.
Les universités iraniennes étaient un bastion des forces réformatrices sous la présidence du réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).
Son successeur, le conservateur Mahmoud Ahmadinejad, a été violemment conspué par des étudiants en novembre 2006 lors d’une visite dans une prestigieuse université de Téhéran.