AFP, Téhéran, 14 juillet – Le groupe de défense des droits de l’Homme iranien de la prix Nobel de la paix Shirin Ebadi a diffusé samedi un rapport détaillant une longue liste de violations touchant notamment les droits syndicaux et ceux des étudiants.
« Malheureusement les violations ne sont pas confinées à la politique et touchent d’autres aspects de la vie », a affirmé le Centre des défenseurs des droits de l’Homme, dirigé par l’avocate et prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, dans ce texte, couvrant la période de mars à juin, et reçu par l’AFP.
Selon le centre, les « travailleurs activistes sont convoqués par les tribunaux, interrogés et menacés ».
Sept conducteurs de bus ont été notamment licenciés après une grève.
Le centre mentionne le cas du responsable du syndicat des conducteur d’autobus de Téhéran, Mansour Ossalou, condamné à cinq ans de prison. Les conducteurs s’étaient mis en grève en janvier 2006 pour protester contre leurs conditions de travail.
Le 1er mai dernier, lors de la fête du travail dans la région du Kurdistan, 13 ouvriers ont été arrêtés à Sanandaj, et deux autres, Jalal Hosseini et Mahmoud Salehi, condamnés à des peines de prison respectives de quatre ans avec sursis et de un an ferme.
Le centre affirme aussi que les licenciements sont en hausse parmi les ouvriers iraniens. Plus de trente-mille d’entre eux seraient payer en retard d’au moins cinq mois sur la période étudiée par le centre.
L’organisation s’inquiète par ailleurs d' »une répression accrue des étudiants », par le biais de la détention, d’emprisonnement et d’exclusions temporaires (143 au printemps selon le centre).
Elle mentionne aussi l’interdiction définitive d’enseigner pour deux professeurs, Nourredin Zarrinkel et Javad Kavoussian.
Seize Iraniens avaient été arrêtés lundi dernier, dont des membres d’une organisation d’étudiants réformateurs, à l’occasion du huitième anniversaire d’une révolte étudiante qui avait été violemment réprimée.
Le rapport évoque aussi les violations en matière de liberté de conscience, en rapportant que 94 étudiants appartenant au mouvement religieux Bahaï ont été renvoyés après que leur université eut pris connaissance de leur foi.
L’Iran considère les Bahaï, qui défendent l’unicité de toutes les religions, comme apostats, et leur interdit toute pratique religieuse.
Le centre rappelle aussi que « la situation des femmes est préoccupante ces derniers mois », en mentionnant le cas d’activistes féministes renvoyées devant les tribunaux.
Enfin, en matière de liberté de la presse, le centre fait état de « directives envoyées aux médias par certaines institutions ordonnant sur quel sujet on peut écrire ou pas: le dialogue avec les Etats-Unis, l’énergie nucléaire, les travailleurs, les enseignants et les femmes sont sujets à restrictions ».