AFP, Paris, 6 février – La Ligue des droits de l’Homme et l’opposition iranienne du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) ont protesté dimanche, dans des communiqués, contre l’interdiction qui frapperait une manifestation sur les droits de l’Homme en Iran prévue jeudi à Paris.
Le CNRI, vitrine politique des Moudjahidine du peuple, principal mouvement d’opposition armée au régime iranien, a affirmé à l’AFP avoir été informé par téléphone vendredi par la préfecture de police de Paris de l’interdiction de cette manifestation prévue au Trocadéro sur le parvis des droits de l’Homme. Il ne dispose pas encore de cette décision par écrit.
Interrogée, la préfecture ne pouvait confirmer dimanche officiellement cette interdiction, ajoutant que la décision n’est « pas encore formellement intervenue ».
A la suite de l’interdiction signifiée oralement, le CNRI accuse les autorités françaises d' »un nouveau marchandage honteux avec le fascisme religieux au pouvoir en Iran », dans un communiqué.
Selon le CNRI, une soixantaine d’organisations dont France Libertés, le Mouvement pour la paix, l’Organisation mondiale contre la torture ont appelé à ce rassemblement ainsi que des parlementaires de pays européens.
Dans un autre communiqué, la LDH, qui n’a pas appelé à la manifestation mais au cours de laquelle son président Michel Tubiana doit prendre la parole, appelle le gouvernement à « respecter la liberté de manifestation ».
« Aucune considération de quelque nature qu’elle soit ne peut justifier que le gouvernement français se mette aux services des intérêts d’un régime qui est une offense à la conscience universelle », souligne la Ligue, jugeant « parfaitement légitime » le but de la manifestation qui est de « dénoncer un régime religieux qui bafoue tous les jours la démocratie et viole, en permanence, les libertés individuelles et collectives ».