AFP, 11 janvier 2009 – Deux hommes ont été exécutés par lapidation et un troisième a réchappé à cette peine dans le nord-est de l’Iran fin décembre dernier, a rapporté dimanche le quotidien Etemad Melli citant des militants des droits de l’homme.
"Trois hommes ont été lapidés pour adultère, au cimetière Behesht Reza de (la ville de) Mashhad", au cours de la première semaine (21 au 26 décembre) du mois iranien de Day, a dit le journal en citant un communiqué "d’avocats et de défenseurs des droits des femmes".
"L’un d’eux, un citoyen afghan appelé Mahmoud, a pu se sauver du trou (creusé) pour la lapidation tout en étant grièvement blessé, mais les deux autres sont morts", a poursuivi Etemad Melli, identifiant un des deux condamnés sous le nom de Houshang Kh.
Les autorités n’ont pas commenté l’information. Le chef du pouvoir judiciaire, l’ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, avait émis en 2002 un décret suspendant l’application des peines de lapidation.
Selon la loi islamique en vigueur en Iran, l’adultère est punissable de lapidation. Le condamné est placé dans un trou et enterré jusqu’à la taille s’il est un homme et jusqu’au cou s’il est une femme. Il a la vie est s’il arrive à en sortir. Les pierres utilisées ne doivent être ni trop petites, ni trop grosses.
Le communiqué a exprimé sa "préoccupation devant l’application de la peine de lapidation contrairement à l’ordre de l’ayatollah Shahroudi".
Le grand quotidien de la région de Mashhad, Khorasan, avait rapporté le 1er janvier l’exécution d’un dénommé Houshang Kh., mais par pendaison, en mentionnant son appartenance à la foi bahaïe, qui n’est pas reconnue en Iran.
Le décret de l’ayatollah Shahroudi n’a pas toujours été respecté, comme en juillet 2007, où un homme, Jafar Kiani, reconnu coupable d’adultère, a été lapidé.
Actuellement, huit femmes et deux hommes font l’objet d’une condamnation à la lapidation, selon le communiqué cité par Etemad Melli, qui précise que quatre femmes condamnées à la même peine l’ont vue commuée en peines de prison et coups de fouet.
Un groupe d’avocats iraniens, incluant la défenseur des droits des femmes Shadi Sadr, mène campagne depuis des années pour exclure la lapidation du code pénal.