AFP, Téhéran, 16 avril – La justice iranienne a fait pendre samedi en public un homme pour le viol de plus de 40 fillettes, mais surseoir à l’exécution de son complice, son fils, qui était mineur au moment des faits, a rapporté Kayhan dans son édition de l’après-midi.
Moussa Ali Mohammadi, 40 ans, a été exécuté en place publique à Ispahan (centre) devant une foule en liesse de 5.000 personnes, a indiqué le quotidien ultra-conservateur.
Prévue le même jour en prison, l’exécution de son fils, âgé de 16 ou 17 ans selon les journaux, a en revanche été suspendue en raison « d’ambiguïtés sur son âge », selon des sources judiciaires locales.
Ces sources ont indiqué que « l’âge de Rassoul était à l’examen ».
Son père et lui étaient accusés d’avoir violé et volé une quarantaine d’écolières de 11 à 17 ans, selon la presse.
La communauté internationale, l’Union européenne en particulier, font pression sur l’Iran pour qu’il mette fin aux exécutions de mineurs. L’Assemblée générale de l’Onu a adopté en décembre une résolution dénonçant, entre autres, les exécutions de mineurs en Iran.
Dans un récent rapport, Amnesty International indiquait que trois mineurs avaient été exécutés en 2004 et un en 2005 en Iran.
Dans une résolution adoptée le 28 octobre, le parlement européen écrivait que 25 mineurs avaient été condamnés à mort « au cours de la seule année écoulée ».
Sous la pression internationale, la justice ultra-conservatrice iranienne a ordonné de surseoir au dernier moment à l’exécution de deux pirates de l’air mineurs qui devaient être pendus en janvier.
En revanche, selon le quotidien Shargh, Iman Farokhi, a été pendu en prison le 19 janvier pour le meurtre d’un soldat perpétré en 2000 alors qu’il avait 17 ans.
La justice dit cependant avoir remis au gouvernement un projet de loi interdisant la peine de mort et la flagellation des accusés mineurs au moment des faits. Mais ce texte n’a toujours pas été adopté officiellement.
La pendaison de samedi porte à treize le nombre d’exécutions décomptées par l’AFP à partir de témoignages et d’informations de presse.
L’AFP avait ainsi dénombré 97 exécutions en 2004. Dans un récent rapport, Amnesty International a fait état pour sa part d’au moins 159 exécutions, le chiffre le plus élevé au monde après la Chine.
En 2003 et 2002, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, l’Iran avait procédé respectivement à 108 et 113 exécutions.
Le meurtre, l’attaque à main armée, le viol, l’apostasie et le trafic de drogue, à partir de plus de 5 kg d’opium saisis, sont punis de mort en Iran.
La justice fait exécuter un violeur, suspend l’exécution d’un mineur
-