THE ASSOCIATED PRESS: Par ALI AKBAR DAREINI – Le dirigeant suprême de l’Iran a ordonné, mercredi, la création d’une agence de surveillance d’Internet qui comprendra des personnalités militaires et politiques, dans ce qui constitue la plus importante tentative de Téhéran de contrôler les activités des internautes.
L’ayatollah Ali Khamenei a déclaré que le Conseil suprême du cyberespace aurait pour responsabilité d’empêcher que les internautes iraniens se fassent du tort, selon la télévision nationale.
Le reportage ne précise pas quel type de danger le conseil sera chargé de surveiller. Mais dans le passé, des responsables iraniens ont identifié deux types de menaces: les virus informatiques créés par des adversaires de l’Iran pour saboter son secteur industriel, et en particulier son programme nucléaire controversé, et une «invasion culturelle» visant à affaiblir la république islamique.
La déclaration de l’ayatollah Khamenei survient après l’annonce d’un plan ambitieux visant à créer des solutions de rechange locales aux principaux sites Internet comme Google. Un tel projet ferait en sorte que les Iraniens n’auraient plus besoin de visiter des sites implantés hors des frontières du pays.
Le Conseil suprême du cyberespace sera dirigé par le président Mahmoud Ahmadinejad et comprendra de puissantes personnalités des forces de sécurité, notamment le chef du renseignement, le commandant des Gardiens de la révolution et le plus important chef de police du pays.
Le comité inclura aussi le président du Parlement, les responsables des médias officiels, des ministres et plusieurs experts d’Internet.
Certains responsables iraniens ont avancé l’idée de créer des versions iraniennes des principaux sites Internet que les autorités voient comme des menaces à la sécurité nationale. Le chef de la police iranienne, Esmail Ahmadi Moghadam, avait affirmé en janvier que Google était un «instrument d’espionnage» plutôt qu’un moteur de recherche.
Le ministre des Technologies de l’information et des Télécommunications, Reza Taqipour, a déclaré le mois dernier qu’une version iranienne d’Internet serait lancée en juin.
Les internautes iraniens ont présentement accès à la plupart des sites, mais les autorités bloquent certains sites liés à l’opposition ou considérés comme moralement corrompus.
07 mars 2012