AFP: 27 sept – Le Conseil des gardiens de la constitution en Iran a approuvé lundi une loi votée par le parlement obligeant le gouvernement à demander son approbation dans deux importants contrats avec des sociétés turques, a indiqué l’agence officielle Irna.
« La loi obligeant le gouvernement d’obtenir l’approbation du parlement dans les deux contrats (…) n’est pas contraire à la constitution et à la charia », a écrit Ahmad Janati, le secrétaire du Conseil des gardiens, organe conservateur chargé d’approuver les lois votées par les députés, dans une lettre au président du parlement.
Le président réformateur Mohammad Khatami, qui devait se rendre en Turquie mardi, a annoncé le report de sa visite après le vote dimanche du parlement qui force le gouvernement à soumettre à l’approbation des députés la signature de contrats avec les sociétés turques TAV (Tepe-Akfen-Vie) et Turkcell.
TAV a obtenu l’exploitation de la première phase du nouvel aéroport international de Téhéran et a été retenu par le gouvernement pour la construction de la seconde phase. Un contrat a été signé avec Turkcell pour un deuxième réseau de téléphonie mobile en Iran.
M. Khatami a appelé les dirigeants turcs pour tenter de minimiser les dommages causés par le report de sa visite, ont rapporté les médias iraniens.
Le chef de l’Etat, rendu furieux par le vote du parlement, n’en a pas moins défendu la décision des députés comme un « signe de démocratie », lors d’entretiens téléphoniques avec les chefs de l’Etat et du gouvernement, turcs Ahmet Necdet Sezer et Recep Tayyip Erdogan.
« Je respecte les relations bilatérales entre nos deux nations, et je respecte aussi la décision du Majlis (assemblée) et je considère l’acceptation de ma part de cette décision comme un signe de démocratie », a dit M. Khatami.
« Notre parlement désire étendre les relations bilatérales entre nos deux pays et ce qui est arrivé n’est qu’un désaccord naturel », a-t-il ajouté en soulignant que « le Majlis n’a pas annulé les transactions ».
« Nous allons travailler à une solution entre le gouvernement et le Majlis, qui préparera le terrain pour mon voyage en Turquie et pour des relations plus fortes qu’avant », a-t-il dit.
« Nous ne pouvons pas attirer les investisseurs étrangers lorsque nous changeons tous les jours nos lois. De tels changements ne peuvent pas garantir les investissements alors que nous avons désespérément besoin d’investissement intérieur et extérieur », a déclaré le porte-parole du gouvernement Abdollah Ramezanzadeh.
Toutefois, M. Ramezanzadeh a rejeté la possibilité d’une démission du président Khatami avant la fin de son mandat en août 2005. « Comme l’a dit M. Khatami, il finira son mandant à moins que les conditions changent ».