AFP, Téhéran, 18 juin – Le président sortant iranien Mohammad Khatami est intervenu samedi dans une dangereuse controverse entre son ministère de l’Intérieur et un organe ultra-conservateur auquel il revient de valider ou non les résultats de la présidentielle de la veille.
Cette polémique a commencé quand le Conseil des gardiens, pilier du régime islamique, a annoncé les premiers résultats de la présidentielle, alors que le ministère estime que cette prérogative lui appartient.
« Le seul résultat officiel, c’est celui annoncé par le ministère », a déclaré le président Khatami au ministère. « Nous sommes tombés d’accord pour que le Conseil des gardiens ne fasse plus d’annonce », a-t-il devant la presse.
Le ministère réformateur soupçonne à l’évidence une manoeuvre de la part du Conseil des gardiens en faveur d’un candidat ultra-conservateur et contre un adversaire qui serait mieux classé que lui.
L’Intérieur et le Conseil des gardiens se sont durement affrontés par le passé, par exemple quand ce dernier a disqualifié plus de 2.000 candidats, pour la plupart des réformateurs, aux législatives, en 2004.
Le Conseil des gardiens, institution non-élue, peut à tout moment interrompre ou annuler l’élection. Selon les résultats partiels annoncés par son porte-parole après le dépouillement d’environ deux tiers des bulletins, l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, réputé comme un pragmatique, arrive en tête du premier tour, avec 20,84% des voix, devant l’ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad (19,71%).