Iran Focus, Cergy 18 juin Un jour après le scrutin controversé en Iran, des milliers dIraniens en Exil se sont rassemblés dans un stade de la banlieue parisienne pour acclamer une femme quils voudraient voir comme la « présidente dun Iran libéré ».
Sous un soleil brûlant dépassant les 30 degrés, les Iraniens chantaient, applaudissaient et dansaient pour célébrer ce quils qualifiaient de « triomphe de lappel au boycott » et déclaraient leur soutien à la dirigeante en exil de lopposition, Maryam Radjavi.
La foule estimée par les organisateurs à 20.000 personnes et à presque à la moitié par la police, agitaient des drapeaux tricolores iraniens et brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Radjavi, Oui ! Mollahs, Non !»
Des dizaines de parlementaires de pays européens, et des représentants dONG ont pris la parole lors de ce meeting sponsorisé par quelques 30 associations françaises. Evoquant le second anniversaire du raid spectaculaire de la police contre les bureaux de la coalition de lopposition iranienne, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), de nombreux orateurs ont dénoncé le gouvernement français pour « céder aux diktats des ayatollahs ».
Le 17 juin 2003, plus de 1300 policiers avaient investi au nom de la lutte anti-terroriste, les bureaux du CNRI et les domiciles de réfugiés dans la région parisienne, arrêtant 165 réfugiés politiques, y compris Maryam Radjavi. Les juges avaient créé un précédent en les relâchant tous.
Dans un discours plusieurs fois interrompu par les applaudissements, Maryam Radjavi a dit que la course entre Rafsandjani et le maire de Téhéran Mahmoud Ahmadinejad donnait aux Iraniens le choix entre « deux terroristes ».
Maryam Radjavi a rendu hommage au peuple iranien pour son « boycott national » du scrutin, qui a-t-elle dit constitue « un tournant dans la quête de la démocratie et de la liberté dans notre pays ».
« Ceux qui sinstalleront au pouvoir après cette élection ne représentent pas le peuple iranien, mais en sont les pires ennemis », a lancé la dirigeante charismatique à la foule qui lui a répondu « Démocratie, liberté avec Maryam Radjavi !».
Maryam Radjavi a affirmé que « la complaisance » des gouvernements occidentaux vis-à-vis du régime de Téhéran « revient à participer ouvertement à la répression du peuple iranien et à préparer le terrain à davantage dexportation de terrorisme et dintégrisme ».
Les Iraniens qui arrivaient dAustralie, dAmérique du Nord et du Japon pour prendre part à ce meeting, ont reçu des encouragements dune multitude de personnalités françaises et européennes, depuis Danielle Mitterrand à lancien Premier ministre algérien Sid Ahmed Ghozali, en passant par le premier vice-président du parlement européen, Alejo Vidal Quadras et les anciens ministres Bernard Stasi et Alain Vivien. Les maires de cinq villes, dont celui de Cergy où se déroulait le meeting, se sont également adressés à la foule.
Les participants, en grande partie des jeunes, ont condamné le scrutin de vendredi en le qualifiant de « mascarade ».
« On nous demande de choisir entre un extrémiste inepte et un extrémiste rusé, et nous disons, non merci », sexclamait Roya Hamidian, une ancienne enseignante de 32 ans venue de Londres avec son mari et ses deux filles.
Alors que le soleil se couchait à lhorizon, vers 22h, les Iraniens enthousiasmés par les nouvelles arrivant dIran, navaient pas vraiment envie de mettre fin au meeting.
« Les mollahs sont à bout de souffle », disait une jeune fille qui agitait un drapeau iranien après un chant patriotique. « Maintenant cest notre tour. »