AFP, Cergy, 18 juin – Des milliers de sympathisants des Moudjahidine du peuple, principal mouvement d’opposition armée au régime iranien, ont dénoncé samedi la « farce » que constitue selon eux l’élection présidentielle en Iran, lors d’un rassemblement à Cergy, près de Paris.
De nombreux proches du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, aile politique de l’Organisation des Moudjahidine du peuple) – 6.000 selon la police, 20.000 selon les organisateurs – venus de toute l’Europe se sont rassemblés dans l’après-midi dans un stade de Cergy.
Ils brandissaient des pancartes à la gloire de Maryam Radjavi, présidente du CNRI. Une grande banderole « Non à la farce électorale en Iran » était accrochée en haut des gradins et de nombreuses personnes portaient des pancartes « démocratie en Iran ».
Le 17 juin 2003, une vaste opération de police, baptisée « Théo », menée au siège européen du CNRI à Auvers-sur-Oise, avait conduit à l’interpellation de 167 proches ou membres de l’organisation.
Dix-sept d’entre eux avaient par la suite été mis en examen par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, dont Maryam Radjavi, pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
« Le dossier contre la résistance iranienne est vide », et résulte d’un « marchandage avec les mollahs », a déclaré Maryam Radjavi dans un discours.
Plusieurs personnalités étaient également présentes en soutien. « Nous vous exprimons ici notre totale et entière solidarité pour dénoncer ce qui s’est passé », a dit le secrétaire général du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouloud Aounit.
Lors d’une conférence de presse, Maryam Radjavi est également revenue sur l’élection présidentielle en Iran. « Les Iraniens ont dit un grand non au régime des mollahs en boycottant cette élection dans toute l’Iran », a-t-elle affirmé.
Environ 68% des électeurs ont voté vendredi, selon des sources proches du ministère iranien de l’Intérieur.
Pour la dirigeante des Moudjahidine, l’organisation d’un second tour est un « signe d’impasse » et le duel entre l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani et le maire ultra-conservateur de Téhéran Mahmoud Ahmadinejad constitue « le retour sur la scène politique de deux anciens ténors répressifs du régime ».
Pour elle, il ne ressortira de cette élection que « davantage de répression, davantage d’avancées dans le projet nucléaire iranien et davantage d’ingérence en Irak ».
Des milliers de partisans des Moudjahidine dénoncent la « farce » électorale
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