AFP, Washington, 30 juin – Les autorités américaines vont vérifier les accusations d’anciens otages américains selon lesquelles le président élu iranien, Mahmoud Ahmadinejad, était l’un de leurs gardiens pendant leur captivité à Téhéran, a annoncé jeudi la Maison Blanche.
Le président américain George W. Bush a déclaré jeudi que ces accusations « soulevaient de nombreuses questions ».
« Je n’ai pas d’information », pour confirmer ou démentir ces accusations, a souligné M. Bush lors d’un entretien accordé à plusieurs médias, dont l’AFP, avant le sommet du G8 la semaine prochaine
« Mais, son implication présumée soulève de toute évidence de nombreuses questions et quand on sait combien les gens veulent trouver les réponses, je suis sûr que l’on saura », a-t-il ajouté.
Auparavant son porte-parole Scott McClellan avait indiqué que « nous enquêtons pour en savoir davantage ».
D’anciens otages de l’ambassade américaine à Téhéran ont affirmé que Mahmoud Ahmadinejad avait été un acteur de cette prise d’otages de 444 jours, entre 1979 et 1981, selon les témoignages publiés jeudi par les médias américains mais démentis de sources iraniennes.
Le porte-parole de la Maison Blanche a refusé de répondre aux questions sur une éventuelle réaction américaine si les accusations des anciens otages étaient avérées.
« Le nouveau président iranien est un terroriste », a déclaré au Washington Times le colonel à la retraite Charles Scott, ex-otage âgé de 73 ans. « Dès que j’ai vu sa photo dans le journal, j’ai su que c’était bien le salaud (…) C’était lui l’un des deux ou trois chefs », a ajouté Charles Scott.
Donald Sharer, officier de marine à la retraite de 64 ans, se souvient lui aussi d’Ahmadinejad comme d’un « dur, un personnage cruel ».
« Je sais qu’il était l’un de ceux qui menaient les interrogatoires », a affirmé Sharer, qui raconte avoir été interrogé une fois par M. Ahmadinejad en personne.
Kevin Hermening, un Marine alors garde à l’ambassade américaine, à 20 ans le plus jeune des otages, garde aussi en mémoire le rôle joué par le président iranien, un ultra-conservateur ancien membre des unités spéciales des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique iranienne.
« Il était l’un de ceux qui m’ont interrogé le jour où nous avons été capturés », a-t-il dit.
Pour William Daugherty, c’est à « 99% » sûr que le président iranien a participé à la prise d’otages. Il se rappelle l’avoir vu agir comme « un responsable ou un conseiller pendant les deux premières semaines et demi de la captivité. Il était là au début, il venait interroger les gardes, il contrôlait », a-t-il expliqué sur CNN.
A Téhéran, plusieurs anciens acteurs de la prise d’otages ont démenti que M. Ahmadinejad se fût trouvé parmi eux. « Autant que je sache, il n’était pas impliqué dans la prise de l’ambassade », a dit l’un d’eux, Hachem Aghajari.
Mahmoud Ahmadinejad, 49 ans, a remporté le second tour de l’élection présidentielle iranienne du 24 juin face au candidat modéré, Akbar Hachémi Rafsandjani, élection dénoncée comme illégitime et qualifiée de « mascarade » à Washington.
Après le scrutin, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld avait déclaré « ne pas savoir grand chose » du nouveau président iranien. « Je pense qu’à terme, les jeunes et les femmes vont le trouver lui et ses maîtres (les chefs religieux) inacceptables ».
Le 4 novembre 1979, les révolutionnaires iraniens avaient pris d’assaut l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran où se trouvaient 90 personnes.
Iran : La Maison Blanche va vérifier les accusations contre Ahmadinejad
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