Iran Focus, Téhéran, 4 novembre – La Grande Bretagne a retiré des documents et des dossiers sensibles de son ambassade et de la résidence de lambassadeur à Téhéran, un jour après que des étudiants islamistes aient menacé de punir le gouvernement du Premier ministre Tony Blair « avec des conséquences comme la prise dassaut du repaire des espions américains », en référence à loccupation de lambassade des Etats-Unis à Téhéran en 1979.
Une source à Téhéran a déclaré que les responsables de lambassade ont été aperçus en train de vider les deux locaux, mais aucune annonce officielle na été faite.
Les relations anglo-iraniennes sont de plus en plus tendues depuis le jour où Londres a accusé lIran de mener des activités nucléaires illégales et de soutenir les insurgés responsables de la mort de troupes britanniques en Irak. LIran a répliqué en accusant les services de renseignements britanniques davoir joué un rôle dans la vague dattentats qui a touché cette année la province pétrolière du Khouzistan.
Mardi, lAssociation de lUnion des étudiants musulmans des universités iraniennes, un groupe dirigé par lEtat, a conseillé vivement au gouvernement britannique de « stopper vos ravages maléfiques contre la révolution islamique, ou den assumer les conséquences, comme la prise dassaut du repaire des espions américains », référence menaçante à loccupation de lambassade des Etats-Unis par des militants islamistes à Téhéran en 1979.
« Nous avertissons les régimes brutaux et serviles comme le gouvernement britannique de stopper leurs ravages maléfiques avant que les flammes ardentes de la nation musulmane ne vous brûlent, sinon vous subirez des conséquences similaires à la prise dassaut du repaire des espions américains », a ajouté le communiqué.
Les quotidiens officiels iraniens ont demandé lexpulsion de lambassadeur britannique de Téhéran. Le président ultra, Mahmoud Ahmadinejad, a révoqué en début de semaine son ambassadeur à Londres, Mohammad-Hossein Adeli.
Mercredi, une bombe artisanale a explosé devant les bureaux de la British Petroleum (BP) et de la British Airways (BA) dans la capitale iranienne. Un haut responsable iranien a déclaré à une agence de presse officielle que les bombes pourraient bien être une réponse à « la position anti-iranienne de certains pays », ce qui laisse à penser que les extrémistes au pouvoir en Iran sont derrière lexplosion.
La police a attesté que la bombe navait produit que des dégâts mineurs. Il ny a pas eu de blessés, seulement des fenêtres qui ont volé en éclats au dixième étage de la Tour Sayeh qui abrite les bureaux britanniques.
Le 2 août, une explosion similaire au même endroit a ravagé les bureaux de BA et de BP.
Lambassade britannique a aussi été le lieu dattentats fréquents par des islamistes radicaux fidèles au guide suprême, layatollah Ali Khamenei. A plusieurs reprises, des cocktails Molotov ont été lancés sur limmeuble de lambassade et ses fenêtres ont été régulièrement brisées.
Le Premier ministre britannique a récemment critiqué Ahmadinejad pour ses propos contre lEtat dIsraël, bien quil ait déclaré quil ny avait aucun projet dattaque de lIran pour le moment.
Certains analystes ont vu dans les déclarations conciliantes sur lIran de mardi et mercredi du ministre britannique des Affaires Etrangères, Jack Straw, et de ses ministres délégués une tentative du ministère de désamorcer les tensions grandissantes entre les deux pays.
Cependant, la faction ultra au pouvoir en Iran continue ses attaques virulentes contre la Grande Bretagne, linfluent quotidien Kayhan, proche du guide suprême, accuse Londres de « créer une crise dans la région pour servir ses propres intérêts » et de poursuivre « ses vieilles ambitions coloniales » dans la région du Golfe Persique.