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Enfoncement du Liban dans la guerre : l’Iran montré du doigt

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The Sunday Telegraph, 16 juillet – De Harry De Quetteville – L’Iran a été poussé brusquement hier soir au premier plan d’un conflit qui prend de plus en plus d’ampleur au Moyen-Orient lorsque Israël et l’Amérique lui ont reproché de fournir au Hezbollah, groupe militant libanais, des armes sophistiquées pour mener une guerre par procuration contre l’Etat juif.

Le renseignement israélien a déclaré que 100 Gardiens de la Révolution iraniens étaient au Liban pour assister le Hezbollah et que leurs armes permettaient au groupe de frapper les forces armées et la population d’Israël avec une force dévastatrice aussi loin dans le sud que sa capitale, Tel Aviv.

Cette accusation conjointe est survenue au moment où deux vagues de roquettes du Hezbollah sont tombées sur la ville de Tiberias, située au bord de la mer de Galilée, envahie normalement à cette époque de l’année de centaines de vacanciers, le groupe frappant ainsi Israël plus au nord.

Par ailleurs, Israël a renforcé sa campagne militaire au Liban, tuant jusqu’à maintenant 80 personnes, des civils pour la plupart.

Pour la première fois, des avions de combat ont frappé des cibles dans le nord du Liban, dont un point de passage de frontière vers la Syrie , mais les dégâts les plus dramatiques ont eu lieu dans le sud où au moins 20 villageois qui tentaient de fuir le combat auraient été tués lorsque leur convoi a été apparemment frappé par un missile israélien.

Les victimes, dont un enfant de 15 ans, fuyaient le village de Marwaheen à seulement quelques kilomètres de la frontière après que les forces israéliennes leur en aient donné l’instruction et aient menacé de raser leurs maisons.

Les forces aériennes israéliennes ont également frappé le bureau principal du Hezbollah à Beyrouth, ainsi que des stations d’essence, des ponts et des routes dans tout le pays.

L’escalade de la guerre et les accomplissements du nouvel arsenal amélioré du Hezbollah étaient perçues également en mer, puisqu’un navire de combat israélien fort de 80 marins a été remorqué au port de Haïfa, au nord du pays, après avoir été touché par un missile longue distance.

La roquette a provoqué un énorme incendie qui a détruit la direction du navire ; la mort d’un membre de l’équipage a été confirmée et trois autres sont portés disparus.

Israël a affirmé que des soldats iraniens avaient aidé le Hezbollah dans cette attaque. De plus, les agences de renseignement américaines à Washington ont divulgué que l’Iran aurait fourni certaines de ses armes les plus dangereuses et les plus sophistiquées au Hezbollah.

Les munitions en question sont le missile Fajr3 240mm de l’Iran, qui a une portée de 40 kilomètres et le Fajr5 333mm, avec une portée d’environ 72 kilomètres, pouvant transporter une ogive pesant jusqu’à 90 kg.

Des sources militaires israéliennes ont déclaré que le navire de guerre avait été touché par un missile C80 à guidage radar, de conception chinoise et de fabrication iranienne.

« Nous pouvons confirmer qu’il a été frappé par un missile fabriqué en Iran lancé par le Hezbollah », a affirmé le général de brigade Ido Nehushtan.

La portée de ces missiles signifie que le navire désemparé ne sera pas en sécurité même lorsqu’il accostera pour des réparations dans la ville d’Haïfa, à 32 kilomètres au sud de la frontière libanaise.

Mais le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, fort de nouvelles armes et d’une nouvelle détermination, a promis qu’Haïfa ne serait pas la limite des attaques du groupe et que des versions de ces armes sous son contrôle ayant une portée plus grande pourraient atteindre Tel Aviv.

La réalité de ces menaces est devenue évidente lorsque Tiberias, station balnéaire et de retraite située à 35 kilomètres de la frontière libanaise, est devenue hier la cible la plus lointaine en Israël que le Liban ait jamais frappée. Cinq roquettes ont explosé dans la ville, deux dans des zones résidentielles, première attaque depuis la guerre du Yom Kippour en 1973. Aucun blessé n’est venu s’ajouter aux quatre Israéliens qui ont été tués par des missiles du Hezbollah ces derniers jours. Dans un immeuble, un missile a traversé les trois étages les plus hauts, faisant un trou dans un mur avant de briser les meubles et les fenêtres.

« Les personnes habitant dans ces appartements n’étaient pas là, nous avons donc été très, très chanceux que personne n’ait été tué », a déclaré Ron Cobi, 34 ans, dont les parents étaient dans l’appartement situé juste en dessous. « Mes parents ont 70 ans. Ils ont eu très peur et sont très choqués. A l’heure actuelle, ils se trouvent dans le bunker du bâtiment. »

La capacité du Hezbollah à frapper des cibles israéliennes telles que ce navire de guerre a profondément fait basculer l’équilibre du pouvoir sur le front. Tandis qu’Israël, qui possède très probablement des armes nucléaires, détient une des armées les mieux entraînées et le meilleur équipement militaire du monde, ses adversaires principaux ces six dernières années n’étaient que des militants palestiniens peu équipés.

A Gaza et sur la Rive Ouest, le pire que l’armée israélienne ait à combattre est l’ennemi armé de Kalachnikov, qui porte parfois des ceintures explosives dans le but vain d’augmenter sa puissance de meurtre.

Ce déséquilibre a permis aux forces israéliennes de rester sur le terrain à Gaza ces trois dernières semaines, ne subissant qu’une seule perte. Les premiers jours de la guerre sur le front nord, le bilan des combats avait dépassé 10.

A Gaza, les victimes palestiniennes depuis le début du conflit ont atteint le chiffre de 80 hier, après que deux personnes de plus aient été tuées dans des frappes aériennes israéliennes. Au moins une aurait été un spectateur de la frappe d’Israël contre une « usine de missile ».

Le président George W. Bush lui-même a destiné ses critiques à Damas plutôt qu’à Téhéran en tant qu’allié du Hezbollah. Interrogé sur les allégations selon lesquelles la Syrie et l’Iran sont « impliqués de manière opérationnelle » dans les attaques du Hezbollah, le conseiller national de M. Bush à la sécurité, Stephen Hadley, a affirmé : « En fin de compte, les gens doivent faire un choix et la Syrie fait le mauvais choix… Ils ont un choix à faire et jusqu’à maintenant, il a été mauvais. »

Article rédigé en collaboration avec Toby Harnden, Washington et Alec Russell, Moscou.

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