AFP, Téhéran, 10 juillet – L’Iran, principal producteur automobile au Proche-Orient, vise les deux millions d’unités en 2015, même si les sanctions internationales commencent à peser sur son industrie automobile, a déclaré mardi le directeur général d’Irankhodro, principal constructeur iranien.
L’Iran « a produit en 2006 un peu plus de 1,1 million de voitures. Notre objectif est d’en produire au moins deux millions en 2015 », a déclaré Manouchehr Manteghi, lors d’une conférence de presse.
Irankhodro « a produit 635.000 voitures en 2006 et veut produire en 2015 quelque 1,2 million de véhicules, dont 200.000 dans ses usines à l’étranger », a-t-il ajouté. L’autre grand constructeur iranien est Saïpa.
Irankhodro a conclu depuis deux ans plusieurs accords d’assemblage de ses véhicules notamment au Bélarus, en Syrie, en Azerbaïdjan et au Venezuela, des alliés politiques de l’Iran.
M. Manteghi a toutefois reconnu que les sanctions financières imposées à la République islamique sous la pression des Etats-Unis, à cause de son programme nucléaire controversé, commençaient à toucher l’industrie automobile.
« En ce qui concerne les questions technologiques et le matériel, l’effet (des sanctions) a été moindre mais concernant les sources financières, il y a eu des effets. (…) Les sources de financement sont plus chères. Nos coûts financiers ont augmenté de 15% environ », a confié à l’AFP le responsable d’Irankhodro, lors d’une visite de l’usine, largement robotisée.
M. Manteghi a également expliqué que la production de la Logan, le véhicule du groupe français Renault construit en Iran (Tondar 90 en persan), « pouvait officiellement commencer et atteindre 550 voitures par jour. L’objectif est de produire 300.000 voitures en 2008 », a ajouté M. Manteghi.
« La production minimale pour cette année sera de 80.000 voitures », a-t-il ajouté.
Selon M. Manteghi, l’Iran a exporté en 2006 quelque 23.000 voitures, principalement des Peugeot 206 et des Samand, la voiture nationale iranienne.
Enfin, il a expliqué que sur les 2.200 voitures sortant quotidiennement usines du groupe, 1.500 marchaient aussi bien à l’essence qu’au CNG (gaz naturel comprimé).
Le gouvernement iranien a décidé en juin de rationner l’essence pour limiter les importations, qui représentent chaque année plus de 5 milliards d’euros.
« Notre objectif est de produire soit des voitures qui respectent les normes internationales et consomment peu, soit des voitures marchant aussi au gaz pour répondre à la politique de rationnement de l’essence décidée par le gouvernement », a affirmé M. Manteghi.