AFP, 6 octobre – Le chef de guerre afghan Gulbuddin Hekmatyar, qui a revendiqué la responsabilité de l’embuscade qui a tué dix soldats français le 18 août près de Kaboul, a vécu en 2005 à Téhéran, protégé par le régime, selon un rapport de renseignement cité lundi par la radio espagnole Cadena Ser.
En 2005, Hekmatyar vivait dans un hôtel de Téhéran, en "liberté totale" et sa sécurité était assurée par le gouvernement iranien, selon la radio qui a eu accès à un rapport du Centre d’intelligence des Forces armées espagnoles (CIFAS).
Elle met en ligne sur son site internet un fac-similé d’un rapport "confidentiel" du ministère espagnol de la Défense, où on lit: "Gulbuddin Hekmatyar, fondateur du HIG (parti islamique, ndlr) vit actuellement dans l’hôtel (dont le nom est biffé, ndlr), avec liberté totale, dans la ville de Téhéran, Iran. La sécurité est assurée par le gouvernement iranien. Beaucoup d’individus non identifiés se réunissent quotidiennement avec lui".
La date de ce rapport, non visible sur le document, est le 9 août 2005, selon la Cadena Ser.
Gulbuddin Hekmatyar est un ex-protégé de la CIA devenu un "homme à abattre" pour l’Otan. Ephémère Premier ministre à deux reprises dans les années 1990, il figure sur la "liste noire" de l’ONU, aux côtés du mollah Omar, chef religieux des talibans. Il a déjà vécu réfugié en Iran entre 1996 et 2002.
Le 18 août, une patrouille française était tombée dans une embuscade montée par 140 à 170 insurgés bien armés dans la vallée d’Uzbeen, dans le district de Saroubi, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Kaboul.
Dix soldats français avaient été tués et 21 blessés dans cet accrochage, le plus meurtrier pour les troupes internationales depuis la chute du régime des talibans fin 2001, suscitant une forte émotion en France. L’attaque a été revendiquée lundi dernier par Hekmatyar dans une vidéo.
Selon la Cadena Ser, le CIFAS suspecte également le régime iranien d’avoir fourni à un groupe terroriste allié des missiles sol-air américains Stinger.