AFP, 15 novembre 2008 – L’Iran, deuxième producteur et exportateur de l’Opep, est en faveur d’une réduction d’un million à 1,5 million de barils par jour (mbj) de la production de l’Opep, à la réunion extraordinaire du cartel le 29 novembre au Caire, a indiqué samedi la télévision d’Etat.
"Ce qui serait le mieux est qu’une décision soit prise en faveur d’une nouvelle réduction (de la production) d’un million ou de 1,5 mbj, lors de la réunion du Caire", a déclaré Mohammad Ali Khatibi, le représentant iranien auprès de l’Opep, cité par le site de la télévision.
"Par conséquent, un équilibre entre l’offre et la demande sera atteint", a-t-il ajouté, soulignant que le volume de toute baisse devrait tenir compte de l’évolution de la crise économique mondiale.
Le cartel va examiner le 29 novembre la réponse à apporter à la poursuite de l’effondrement des cours du brut, malgré la décision le 24 octobre de l’Opep de réduire la production de 1,5 mbj.
Vendredi, M. Khatibi a jugé "préoccupante" la situation actuelle du marché. "Face à la chute des prix et à l’instabilité du marché, l’Iran soutient une baisse de la production", avait-il dit.
Les prix du pétrole ont reculé vendredi à New York face à l’accumulation des signes de détérioration de l’économie mondiale et malgré la possibilité d’une nouvelle baisse de la production de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a convoqué d’urgence la réunion du Caire.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre a fini à 57,04 dollars, en baisse de 1,20 dollar par rapport à jeudi. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance janvier a en revanche gagné 2,25 dollars, à 54,24 dollars.
Le baril du pétrole a perdu les deux tiers de sa valeur depuis juillet, et a touché jeudi en début de séance 54,67 dollars, un prix qui n’avait plus été vu depuis janvier 2005.
La rencontre du Caire s’intercalera entre la réunion d’urgence, fin octobre à Vienne, et une réunion extraordinaire du cartel maintenue le 17 décembre à Oran (Algérie).
Les ministres arabes de l’Opep (Algérie, Koweït, Libye, Qatar, Arabie saoudite, Emirats arabes unis et Irak) se trouveront déjà dans la capitale égyptienne à l’occasion d’une réunion de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep).
Le ministre algérien de l’Energie et des Mines et président actuel de l’Opep, Chakib Khelil, n’avait pas écarté une nouvelle baisse de l’offre si les prix du baril restent au dessous de 70 dollars d’ici la réunion d’Oran.
Début novembre, le ministre vénézuélien de l’Energie et du Pétrole Rafael Ramirez avait déclaré que son pays proposerait de réduire d’un million de barils l’offre de brut de l’Opep.
La baisse de la production décidée en octobre, a pour l’heure été sans effet, les analystes estimant que la réduction n’a été appliquée qu’à moitié.