Iran Focus – Mahmoud Ahmadinejad s’est officiellement porté candidat à un deuxième mandat en s’enregistrant vendredi pour l’élection présidentielle du 12 juin. Mahmoud Ahmadinejad est l’une des figures les plus controversées du régime islamique qui a bénéficié jusqu’ici d’un soutien quasiment sans faille du guide suprême, Ali Khamenei.
Une fois élu, il a incarné le refus de l’Iran de suspendre son programme nucléaire, en comparant ce dernier à "un train sans frein et sans marche arrière". Il s’est également assuré une image de "dur" en qualifiant par exemple l’Holocauste de "mythe", ou en affirmant qu’Israël est voué à "disparaître de la carte".
Quant aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sanctionnant le pays à cause de son refus de suspendre ce programme, il les a qualifiées de "simples bouts de papier". Il s’est aussi attiré des critiques en Iran avec une politique économique dispendieuse qui a entraîné une forte inflation mais aussi plus de pauvreté et de chômage, selon des économistes.
Le passé un peu plus lointain dAhmadinejad n’est pas plus glorieux. Au début des années 1980, Ahmadinejad travaillait au département de la « sécurité interne » des gardiens de la révolution et y a gagné sa notoriété dinterrogateur et de tortionnaire cruel. Le site Baztab proche de l’ancien commandant des gardiens de la révolution, Mohsen Rezaï, avait révélé en 2005 quAhmadinejad aurait travaillé pendant quelques temps comme bourreau à la prison dEvine où des milliers de prisonniers politiques ont été exécutés dans les purges sanglantes des années 1980.
Layatollah Mahallati, le mentor dAhmadinejad chez les gardiens de la révolution, est mort dans un accident davion en 1987. Mais avant sa mort, il avait promu Ahmadinejad au rang dofficier supérieur de la brigade spéciale des pasdarans dans la garnison Ramazan près de Kermanchah, dans louest de lIran.
La garnison Ramazan était le QG des « opérations extraterritoriales » des gardiens de la révolution, un euphémisme pour les attaques terroristes à létranger.
Cette partie de la vie d’Ahmadinejad est gardé dans le flou dans son CV officiel. A Kermanchah, il se serait engagé dans des opérations «opérations extraterritoriales ».
Il est notemment accusé par un député autrichien d’avoir été impliqué dans lassassinat du leader kurde iranien Abdol-Rahman Ghassemlou, abattu par des officiers des gardiens de la révolution dans un appartement à Vienne en juillet 1989. Ahmadinejad a travaillé étroitement avec le général Sahraroudi quand ils étaient tous deux à la garnison Ramazan. Sahraroudi avait été arrêté par la police autrichienne là où le dirigeant kurde et ses deux associés avaient été assassinés en juillet 1989. Sous la pression de Téhéran, les autorités autrichiennes avaient renvoyé Sahraroudi et dautres terroristes arrêtés avec lui à Téhéran.
Ahmadinejad était un proche associé de Hossein Cheikh-Attar, qui a été inculpé par la justice française dans l’enquête sur lassassinat de Chapour Bakhtiar, le dernier premier ministre du Chah, en banlieue parisienne en août 1991.