AFP: La France et les Etats-Unis ont affiché leur fermeté et leur unité face aux projets de l’Iran et de la Corée du Nord en matière nucléaire, exhortant Téhéran à accepter l’offre de dialogue américaine, lors des célébrations du 65e anniversaire du débarquement allié en Normandie.
A une semaine de l’élection présidentielle en Iran, les présidents Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont tous deux répété leur refus de voir l’Iran se doter de l’arme atomique, au terme d’un tête-à-tête d’une petite heure à Caen (nord-ouest), précédant les festivités de Colleville-sur-Mer.
"Comme le président Sarkozy, je pense que l’Iran en possession d’une arme nucléaire serait extrêmement dangereux. Pas seulement pour les Etats-Unis, pas seulement pour Israël, mais pour toute la région et plus largement pour le monde entier", a déclaré M. Obama devant la presse. "Le nucléaire militaire, non", a renchéri M. Sarkozy.
Rompant avec la position de son prédécesseur, le président américain a rappelé sa proposition de discussions adressée à l’Iran, se disant "prêt à des négociations directes avec les Iraniens sur un large éventail de dossiers et sans conditions, dans une atmosphère de respect mutuel et de détermination".
"Même si l’Iran ne veut pas d’armes nucléaires", a-t-il poursuivi en évoquant la promesse du guide suprême iranien Ali Khamenei, "cela ne doit pas nous empêcher d’avoir une négociation sérieuse".
Comme il l’a dit mercredi au chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki qu’il a reçu à Paris, son homologue français a une nouvelle fois exhorté l’Iran à accepter le dialogue avec les Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).
"J’ai dit (au ministre) qu’il fallait qu’il saisisse la main tendue par Barack Obama. S’ils ont des volontés pacifiques, alors qu’ils acceptent les contrôles", a déclaré Nicolas Sarkozy.
"L’Iran est un grand pays, une grande civilisation. Nous voulons la paix, le dialogue" avec l’Iran, "nous voulons l’aider à se développer" mais "nous ne voulons pas de la dissémination de l’arme nucléaire", a-t-il insisté.
Le chef de l’Etat français en a profité pour condamner une nouvelle fois les "déclarations insensées" du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a une nouvelle fois nié cette semaine la réalité de la Shoah en la qualifiant de "grosse tromperie".
Les Six souhaitent le gel des activités d’enrichissement nucléaire de l’Iran en échange d’une suspension des sanctions internationales qui le frappent. Dans un climat alourdi par le scrutin présidentiel du 12 juin, le président Ahmadinejad, qui brigue un deuxième mandat, leur a opposé la semaine dernière une fin de non-recevoir.
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