AFP: Le président français Nicolas Sarkozy a dénoncé "l’ampleur de la fraude" lors de la présidentielle en Iran et estimé proportionnelle la "violence de la réaction" lors des manifestations au cours desquelles sept civils ont été tués après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.
"L’ampleur de la fraude est proportionnelle à la violence de la réaction", a déclaré M. Sarkozy à des journalistes à Libreville en marge des obsèques du président gabonais Omar Bongo Ondimba.
"Ces élections sont une exécrable nouvelle (…) Le peuple iranien mérite autre chose", a-t-il poursuivi en se déclarant "préoccupé par la situation en Iran".
"C’est un drame mais ce n’est pas que négatif d’avoir un vrai mouvement d’opinion qui essaye de se décadenasser", a encore dit le président français.
Dans les manifestations sept civils ont été tués, selon la radio officielle Radio Payam.
Par ailleurs, le Premier ministre français François Fillon a affirmé mardi que Paris était "extrêmement préoccupé par la dégradation de la situation en Iran", condamnant les violences contre les manifestations après la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad qui ont fait sept morts.
"Le gouvernement est extrêmement préoccupé devant la dégradation de la situation en Iran", a déclaré M. Fillon devant les députés, au lendemain de la convocation par le ministère des Affaires étrangères de l’ambassadeur d’Iran à Paris.
Condamnant "les violences contre les manifestations qui ont fait des morts", il a lancé "un appel aux autorités iraniennes pour qu’elles fassent le choix du dialogue et du respect du droit international plutôt que de s’engager dans l’impasse d’un durcissement politique et de provocation qui ne pourrait mener nulle part"
Rappelant que la France avait "demandé aux autorités iraniennes de protéger l’ambassade de France qui a été l’objet de manifestations hostiles", M. Fillon a également exigé "que soit garantie la sécurité des ressortissants français et en particulier des journalistes".
Les autorités iraniennes ont interdit à la presse étrangère de couvrir les manifestations illégales.
Il a souligné que la France avec ses partenaires de l’Union européenne avait "demandé qu’une enquête sérieuse et impartiale" sur "les accusations d’irrégularités du scrutin" car "il serait en effet inacceptable que des manipulations aient faussé le résultat du vote".
M. Fillon a ajouté que le président Nicolas Sarkozy allait évoquer cette question avec les autres pays de l’UE au Sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles.
Téhéran connaît un déferlement de colère populaire sans précédent depuis la révolution islamique de 1979.