Iran Focus: Le grand ayatollah Montazeri, , ex-successeur désigné de Khomeiny a appelé dans un geste sans précédent à la destitution dAli Khamenei, le guide suprême du régime.
Qualifié " d’historique ", le fatwa de lAyatollah Montazeri explique, dans une allusion à la répression des manifestants, que la torture " est un péché sur le plan religieux et un crime sur le plan juridique. Le peuple courageux d’Iran sait bien comment sont obtenus les aveux télévisés de ses fils emprisonnés. " Le dauphin déchu de Khomeiny a qualifié la façon dont est " guidé " le pays de " tyrannique " avant de conclure par une fatwa (décret religieux) : " N’ayez pas peur (…) Chaque bon musulman a le devoir de s’opposer à l’injustice de ceux qui bafouent ses droits. "
Dans ce texte, le choix des mots était significatif. LAyatollah Montazeri a employé l’expression " jaer " (despote usurpateur) pour qualifier la gestion du Guide suprême.
Voici des extraits de la fatwa de layatollah Montazeri :
« Les responsables qui ont perdu dun point de vue religieux et rationnel l’autorité et la garde des affaires sociales sont automatiquement démis de leurs fonctions. Leur autorité n’a plus aucune légitimité. Et sils se maintiennent à leur poste par la contrainte, la tromperie ou la fraude, le peuple doit dire quils sont illégitimes et manque de crédibilité et doit exiger leur révocation par les méthodes les plus efficaces et les moins coûteuses.
De toute évidence, c’est un devoir pour tous les peuples qui incombe à chacun dans la société, élites comme laïcs, en fonction de leurs connaissances et leurs aptitudes. Nul ne peut déroger à cette responsabilité sous aucun prétexte.
Les élites de la société sont plus conscientes de la religion et de la loi, plus aptes et exercent plus d’influence. En tant que telles, elles ont un mandat plus lourd. Grâce à l’unité, lunité desprit et la mise en place de partis et d’organisations ainsi que des réunions privées et publiques, ils doivent en informer les autres et leur présenter une solution.
La religion, la logique et les érudits dans le monde condamnent et considèrent comme sans valeur un gouvernement fondé sur la coercition, l’oppression et l’agression contre les droits des autres personnes. Un gouvernement qui a usurpé et manipulé les voix du peuple, tué, arrêté, détenu et appliqué des tortures médiévales et staliniennes. Un gouvernement qui réprime, censure les journaux, perturbe les communications et emprisonne l’élite de la société sur de fausses accusations et les oblige à faire de fausses confessions, en particulier en prison.
Selon des récits crédibles de la famille du Prophète et de ses descendants directs, obtenir des aveux en prison n’a absolument aucune légitimité juridique et religieuse et ne peuvent servir de base à une condamnation.
Le peuple vaillant d’Iran est pleinement conscient de la réalité de ces aveux, qui rappellent des exemples des régimes fascistes et communistes. Il est notoire que ces aveux et ces interviews télévisées fabriquées ont été obtenus par la force, la torture et les menaces dans le but de dissimuler des cas d’oppression et d’injustice.
Ce qui commandent, commettent et aident à obtenir ces aveux et ces fausses interviews sont pécheurs et coupables. D’un point de vue religieux et juridique, ils méritent dêtre punis.
Le Chah a entendu trop tard venir la révolution du peuple iranien. Il est à espérer que les fonctionnaires en charge ne vont pas laisser la situation arriver à ce point et faire preuve de souplesse vis-à-vis des exigences de leurs propres citoyens au plus vite. Plus tôt nous pourrons exercer un meilleur contrôle des dommages, mieux ce sera.
Chacun se doit de comprendre lopposition délibérée des dirigeants à la religion et la loi. D’autres doivent aussi en être informés. Chacun a une responsabilité face à l’injustice et la violation des droits du peuple selon sa propre conscience et capacité. On ne peut pas penser que quelqu’un puisse croire en la justice et ne pas prendre de mesures pour la mettre en uvre ou ait peur ou attende sous prétexte de ne pas avoir assez de pouvoir. Craindre l’homme revient à commettre le grand péché de dualité. »