AFP: Le chef du pouvoir judiciaire iranien, Sadegh Larijani, a violemment attaqué mercredi les dirigeants de l’opposition, comparés aux Moudjahidine du peuple du début de la révolution, en affirmant que la justice avait "suffisamment de preuves" pour les poursuivre.
"Je dis aux chefs de la ‘conspiration’ que nous avons suffisamment de preuves contre vous. Si le régime a fait preuve de tolérance jusque-là, ne faites pas semblant de ne pas comprendre", a-t-il dit lors d’une réunion avec les procureurs du pays, selon l’agence de presse Ilna.
"Il a appartient à la justice d’examiner leurs actes injustes", a-t-il ajouté dans une allusion aux nombreuses manifestations de protestation des partisans de l’opposition qui ont suivi la réélection contestée du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.
Il n’a pas cité de noms, mais ses déclarations visent clairement l’ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi et l’ancien chef du Parlement Mehdi Karoubi, ex-candidats à la présidentielle qui affirment que le scrutin a été entaché de fraude et continuent d’appeler la population à protester.
M. Larijani a comparé, pour la première fois, "l’action des chefs de la conspiration à celle des hypocrites du début de la révolution", faisant référence aux dirigeants de l’organisation des Moudjahidine du peuple qui avaient pris les armes contre le pouvoir un an après la victoire de la révolution islamique de 1979.
L’action des chefs de l’opposition actuelle est "contraire à la sécurité nationale" et constitue "un délit certain", a dit M. Larijani, les accusant d’avoir tenus des propos utilisés par "l’Occident pour affirmer que le régime islamique était désorganisé".
Il a de nouveau démenti les accusations de viols des manifestants arrêtés. "Ils mentent en affirmant que des viols avaient été commis dans les centres de détention, c’est totalement faux".